Une mise à l'arrêt justifiée par la crise de la filière
Le fleuron de la sidérurgie française, ArcelorMittal, a mis en pause son projet de transformation de son usine de Dunkerque. Ce chantier, chiffré à 1,8 milliard d’euros, prévoit la conversion de ses hauts fourneaux au charbon en deux fours électriques, alimentés d’abord au gaz naturel, puis à l’hydrogène à l’horizon 2026-2027. À ces installations s’ajoute une unité de recyclage du fer en « fer vert », destinée à réduire les 11 millions de tonnes de CO2 émises chaque année par l’usine, ce qui représente pas moins de 3 % des émissions totales de la France.
Nonobstant une demande d’acier historiquement faible et des prix en chute libre, le groupe conditionne désormais ses investissements à des garanties politiques et économiques de la part du gouvernement français et de l’Union européenne.
Nonobstant une demande d’acier historiquement faible et des prix en chute libre, le groupe conditionne désormais ses investissements à des garanties politiques et économiques de la part du gouvernement français et de l’Union européenne.
850 millions d'euros d'aides de l'État
L’État a mobilisé 850 millions d’euros d’aides pour soutenir la décarbonation de l’usine de Dunkerque d’ArcelorMittal. Véritable fleuron français, près d'une famille sur cinq de la région dépend de l'activité d'ArcelorMittal. Malgré ce montant, les syndicats craignent que la mise à l’arrêt du projet, qui arrive moins d'une semaine après l'annonce de la fermeture de deux sites industriels d'ArcelorMittal, marque un désengagement de l’entreprise en France : « Il y a eu des aides publiques de l'État français à hauteur de 850 millions d'euros, et aujourd'hui, le groupe se désengagerait de décarboner son site de Dunkerque. Pour moi, c'est juste une stratégie du groupe d'activer son développement sur l'Inde, sur le Brésil et sur le continent américain », s’insurge David Blaize, délégué CGT.
Le groupe reste ferme dans ses positions, exigeant des garanties supplémentaires de l’État français et de la Commission européenne pour l'ensemble de la filière européenne. Parmi les demandes formulées, ArcelorMittal met l’accent sur une meilleure protection du marché européen de l’acier, notamment via un mécanisme d’ajustement carbone plus efficace afin d'éviter le dumping chinois.
Le groupe reste ferme dans ses positions, exigeant des garanties supplémentaires de l’État français et de la Commission européenne pour l'ensemble de la filière européenne. Parmi les demandes formulées, ArcelorMittal met l’accent sur une meilleure protection du marché européen de l’acier, notamment via un mécanisme d’ajustement carbone plus efficace afin d'éviter le dumping chinois.