Un modèle économique bancal
D’autant que la demande ne s’est finalement jamais réellement concrétisée. Présentée comme une alternative durable aux protéines animales classiques, la farine d’insectes a peiné à convaincre les industriels. Trop chère, trop complexe à intégrer dans les chaînes de production, elle s’est heurtée à un marché frileux et à une réglementation encore floue. Ynsect n'a eu d'autre choix que de revoir ses ambitions à la baisse en se concentrant sur la production à des fins de fertilisants et pour la nourriture animale, mais cette stratégie de repli n'a finalement pas réussi à remettre ses comptes dans le positif.
Des investisseurs en retrait
Derrière la faillite d’Ynsect, ce sont plus de 200 salariés qui risquent de perdre leur emploi. L’entreprise employait jusqu’ici 214 personnes en France, réparties entre son site de Damparis (Jura), son usine de Poulainville et son siège en Île-de-France. S’y ajoutent une trentaine de postes liés aux filiales internationales, notamment aux Pays-Bas et aux États-Unis. Le redressement judiciaire ouvre la porte à une possible reprise, mais sans garantie qu’un acheteur sauve l’ensemble des activités
En effet, et c'est là toute la difficulté pour Ynsect : les investisseurs ont tourné le dos à l’agritech industrielle. En pleine crise de financement, les fonds de capital-risque se sont repliés vers des secteurs jugés plus rentables, comme l’intelligence artificielle. Nestlé et Mars, un temps pressentis comme repreneurs, n’ont finalement pas déposé d’offre avant la date butoir du 17 février 2025.