Projet d’usine : Intel pose un lapin à deux pays européens



Mardi 17 Septembre 2024


C'est une claque pour l'Allemagne et la Pologne. Le géant américain des microprocesseurs Intel a annoncé, via un communiqué le 16 septembre 2024, le report de deux ans de ses projets de méga-usines dans ces deux pays européens.



Intel repousse ses projets de méga-usines en Europe

Initialement prévues pour être lancées en 2025, Intel a décidé de reporter de deux ans la construction de ses usines de semi-conducteurs en Allemagne et en Pologne. Ce retard a pris de court les deux gouvernements concernés, en particulier l’Allemagne, qui comptait sur ce projet pour renforcer sa souveraineté technologique. Ce dernier avait d'ailleurs promis pas moins de 10 milliards d'euros de subventions afin d'attirer le géant américain à Magdebourg, lieu prévu pour accueillir l'usine.   


La Pologne, quant à elle, devait accueillir une usine de la société américaine à Wrocław, qui aurait permis de créer 2 000 emplois directs. Malgré cette annonce, Intel a tenu à rassurer ses interlocuteurs en confirmant que son projet de méga-usine était bien reporté et non annulé. Il n'y aura par conséquent pas d'usines européennes Intel avant 2027. 

Une nouvel stratégie face à un marché en recul

Le ralentissement de la demande nous a amenés à repousser le calendrier de production », a déclaré un porte-parole d’Intel. Le géant américain, en plus du ralentissement du marché mondial, fait face à de nombreux défis. Son maître mot : rentabilité et innovation. En effet, Intel a choisi de se concentrer et d'investir massivement dans des technologies de pointe, notamment les machines EUV du néerlandais ASML, afin de rattraper son retard dans le secteur de l'IA, notamment face à des concurrents comme Nvidia. Enfin, la division fonderie d'Intel, responsable de la production de semi-conducteurs pour d'autres entreprises, a enregistré des pertes importantes ces derniers mois, poussant la firme à en faire une filiale indépendante pour attirer de nouveaux investisseurs.


Pour l’Europe, ce report n'est pas sans conséquence. L'Union européenne avait en effet placé de grands espoirs dans ces usines, qui s'inscrivent dans le cadre de son Chips Act, visant à ce qu'elle produise 20 % de la production mondiale de semi-conducteurs d'ici à 2030.

Axelle Ker