Production de blé : vers une baisse qui va faire grimper les prix ?



Mardi 18 Juin 2024


L’année 2024 s'annonce complexe pour la production mondiale de blé, avec des prévisions qui révèlent des baisses dans certaines régions clés et des augmentations modérées dans d'autres. Les estimations de l'USDA mettent en lumière les défis climatiques et leurs répercussions potentielles sur les marchés globaux.



Combien de blé sera produit en 2024 ?

Selon les dernières prévisions de l'USDA publiées en juin 2024, la production mondiale de blé pour 2024 est projetée à 790,8 millions de tonnes métriques (MMT). Cette légère baisse par rapport aux 798,2 MMT prévues en mai 2024 est principalement due à des conditions climatiques défavorables dans plusieurs régions productrices.

En Russie, la production de blé est estimée à 83,0 MMT, enregistrant une baisse de 9% par rapport à l'année précédente. Les conditions climatiques, marquées par des gels précoces et une sécheresse persistante, ont gravement affecté les cultures. En Ukraine, la production devrait chuter à 19,5 MMT, une diminution de 15% par rapport à l'année dernière, en raison de la sécheresse prolongée et des conflits régionaux. En revanche, la Chine et l'Inde montrent des perspectives plus positives. La production en Chine est prévue à 140,0 MMT, grâce à des pratiques agricoles optimisées et des rendements stables. En Inde, la production devrait atteindre 114,0 MMT, soutenue par des conditions météorologiques favorables.

Vers une hausse du prix du blé sur les marchés ?

La production de blé en France est estimée à 31,7 MMT pour 2024, en baisse de 4,6 MMT par rapport à l'année précédente. Les précipitations excessives depuis l'automne 2023 ont entraîné des retards dans les semis et des problèmes d'émergence, réduisant ainsi les rendements à 6,88 tonnes par hectare. Cette situation a provoqué une augmentation des coûts pour les agriculteurs français, réduisant la compétitivité du blé français sur le marché européen.

Les entreprises agroalimentaires, en particulier celles dépendant fortement du blé comme matière première, doivent s'adapter à ces variations de production. La baisse de la production en Russie et en Ukraine pourrait entraîner une hausse des prix du blé sur les marchés internationaux, augmentant ainsi les coûts pour les entreprises de transformation alimentaire. Les entreprises devront soit absorber ces coûts, soit les répercuter sur les consommateurs, ce qui pourrait réduire la demande.

Les producteurs de blé en France devront également faire face à des défis importants. Les précipitations excessives ont non seulement réduit les rendements, mais ont également augmenté les risques de maladies fongiques, nécessitant des investissements supplémentaires en produits phytosanitaires. Ces coûts supplémentaires pourraient diminuer les marges bénéficiaires des exploitations agricoles et influencer leurs décisions de plantation pour les saisons futures.

Paolo Garoscio