Privatisation : les Français se ruent sur les actions Française des Jeux



Jeudi 14 Novembre 2019


Le ministère de l’Économie a annoncé avec satisfaction que 600 millions d’euros d’actions Française des jeux avaient été sollicités par les Français. Un succès qui dépasse les prévisions des observateurs.



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En moins d’une semaine, 600 millions d’euros d’actions ont été sollicitées par des Français. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire a annoncé la nouvelle avec beaucoup de satisfaction.  « C'est au-delà de toutes nos espérances. C'est la preuve que le pari de l'actionnariat populaire est un pari gagnant » a-t-il expliqué au Sénat. « Cette somme correspond à la tranche destinée à être allouée aux particuliers, précise-t-on à Bercy, le reste devant provenir des investisseurs institutionnels. Les particuliers intéressés peuvent cependant continuer à souscrire des actions Française des Jeux. Si le montant qui leur est réservé est dépassé, les souscriptions inférieures à 5 000 euros seront en effet prioritaires. Ceux qui auront demandé plus n'obtiendront en revanche qu'une partie de leur demande, afin de satisfaire le maximum d'investisseurs » rapporte Le Parisien-Aujourd’hui en France .

Ces données montrent que l’État devrait atteindre largement l’objectif qu’il s’était fixé avec cette privatisation. En vendant les actions entre 16,50 euros et 19,90 euros, ce pourrait être jusqu’à 1,9 milliard d’euros qui entreront dans les caisses de l’Etat. « Les particuliers ont jusqu'au 19 novembre pour souscrire, tandis que les investisseurs institutionnels ont un jour de plus, soit jusqu'à la veille de l'introduction en Bourse de la société prévue le 21 novembre. Le gouvernement compte sur la privatisation de la FDJ pour ramener les Français vers la Bourse, envers laquelle ils sont plutôt frileux et alors que le niveau d'épargne est très élevé en France. Les particuliers bénéficient ainsi d'une décote de 2 % sur le prix des actions, et 20 % à 40 % de celles mises sur le marché leur sont réservées. Au total, via cette opération, l'État va céder 52 % du capital de la société pour ramener sa participation à 20 % » résume le quotidien français. Mais en présentant le processus comme un succès, l’Etat oublie que ce n’est pas tant la privatisation qui est attendue au tournant mais le redéploiement promis de l’Etat dans le cadre de la loi Pacte. 

Joseph Martin