Private Equity, la France pourrait bénéficier des effets du Brexit



Lundi 4 Décembre 2017


Le Brexit n’a pas enclenché le cataclysme promis par les observateurs à l’époque mais certains effets demeurent notamment sur les investisseurs étrangers. D’après le baromètre Coller Capital près de la moitié des pourvoyeurs de capitaux de private equity se désintéressent de la traditionnelle première destination : la Grande Bretagne. La France devrait bénéficier de cette tendance.



Beaucoup d’investisseurs internationaux lorgnent sur la France en alternative de la Grande-Bretagne. Alors qu’un déjeuner entre Theresa May et Jean-Claude Juncker est prévu dans la journée pour parler Brexit, on en sait un peu plus sur les conséquences économiques du Brexit. Le cataclysme économique et social promis par les observateurs ne s’est pas produit. Pour autant quelques signes sont à noter dans le secteur de la finance, montre le dernier baromètre de Coller Capital.

D’après cette étude, 44% des grands pourvoyeurs de fonds de private equity estiment que la Grande Bretagne moins attirant qu’avant l’annonce du Brexit. « A l'inverse,  la France est le pays où ces « LP's » comme le secteur les appelle (pour « Limited partners ») sont les plus nombreux à vouloir investir dans des opérations de LBO (acquisition financée par la dette). L'Allemagne et l'Italie n'arrivent qu'en troisième et quatrième positions » rapporte le journal Les Echos . « Plus largement, le capital-risque européen tire aussi son épingle du jeu auprès des grands investisseurs. Pour les trois quarts de ces grands pourvoyeurs de capitaux en Europe et en Asie, il est devenu une classe d'actifs « attractive voire très attractive » dans les cinq ans à venir. C'est également vrai des investisseurs américains. Ils sont 57 % à voir la tech européenne comme une cible prochaine d'investissements » ajoute l’article.

L’attractivité de la France n’est d’ailleurs pas la seule leçon de ce baromètre. Il démontre une nette évolution de mentalité du côté des investisseurs qui s’intéressent de plus en plus à des placements dans des entreprises non cotées. Le private equity prend ainsi de plus en plus de place au dépend des actions, des obligations ou de l’immobilier. « Dans l'ensemble, les quatre cinquièmes prévoient, à moyen terme, des rendements annuels nets supérieurs à 11 %. Et ils sont 60 % à s'attendre à des rendements moins élevés encore dans les cinq à dix ans. (..) Ces dernières générant autour de 6 % de taux de retour annuel, les grands fonds de retraite notamment sont prêts à se satisfaire d'environ 300 points de base de plus. Mais ce n'est pas forcément le cas des family office ou des assureurs » poursuite le quotidien économique.

Elisabeth Reault