Nouvelle baisse des taux directeurs de la BCE : rendez-vous le 12 septembre 2024



Lundi 9 Septembre 2024


Le 12 septembre 2024, la Banque centrale européenne (BCE) va annoncer une nouvelle baisse de ses taux directeurs. Cette annonce, très attendue par les marchés financiers, aura des conséquences à court et moyen terme pour les consommateurs, les entreprises et l'économie de la zone euro dans son ensemble.



Une baisse de 25 points de base : la BCE quasiment convaincue

Le taux directeur principal de la BCE, actuellement fixé à 3,75 %, devrait être abaissé de 25 points de base, passant ainsi à 3,50 %. Ce taux, également appelé taux de dépôt, représente la rémunération que la BCE offre aux banques commerciales pour leurs dépôts à la banque centrale. La baisse de ce taux incite les banques à prêter davantage d’argent, car le fait de garder des liquidités inactives devient moins attractif. Par extension, cela tend à baisser les taux des crédits proposés aux ménages et aux entreprises.

Cette stratégie, qui vise à rendre l'emprunt plus accessible, s'inscrit dans une politique monétaire accommodante adoptée par la BCE en réponse aux signaux de ralentissement de l'économie européenne. La première baisse de taux en juin 2024 a marqué une rupture après cinq ans de resserrement monétaire. Cette nouvelle réduction témoigne de la volonté de la BCE de contrer les pressions économiques tout en visant son objectif d’inflation à moyen terme.

L’évolution des taux directeurs : un cycle influencé par la conjoncture économique

Les taux fixés par la BCE influencent directement le coût du crédit pour les banques et, par ricochet, pour les consommateurs et les entreprises. Historiquement, la BCE utilise ces taux pour réguler l'activité économique : des taux élevés tendent à ralentir la croissance en rendant le crédit plus coûteux, tandis que des taux bas encouragent l'emprunt et l'investissement.

Le cycle actuel de baisse des taux s'explique principalement par la conjoncture économique de la zone euro. Après une période d'inflation élevée en 2022 et 2023, exacerbée par la crise énergétique liée au conflit russo-ukrainien, l'inflation a commencé à ralentir, atteignant 2,2 % en août 2024. Ce recul de l'inflation, couplé à une croissance anémique (seulement 0,2 % au deuxième trimestre 2024), pousse la BCE à agir pour éviter une stagnation économique prolongée. L'Allemagne, pilier de l'économie européenne, connaît d'ailleurs une contraction de son PIB, ce qui renforce les inquiétudes sur l'avenir économique du continent.

 

Paolo Garoscio