Netflix paye sa politique de hausse du prix de l’abonnement



Mardi 19 Juillet 2016


Les résultats du deuxième trimestre 2016 de Netflix montrent que le nombre de nouveaux abonnés est en baisse. Alors que l’action en bourse subissait les conséquences de la nouvelle, les dirigeants sont dans l’obligation de reconnaitre que la hausse du prix de l’abonnement y est pour quelque chose.



Entre avril et juin 2016, Netflix aux Etats-Unis a vu le nombre de ses nouveaux abonnés baisser. La décision de faire passer à 10 dollars le prix de l’abonnement mensuel ne s’est finalement avéré autant indolore que le prévoyaient les dirigeants de la société. Alors qu’auparavant les abonnés payaient 8 ou 9 dollars, il semble que la barre symbolique de dix dollars a freiné certains indécis.

Avec seulement 160 000 nouveaux clients aux Etats-Unis, la plateforme de vidéos à la demande a enregistré sa plus faible performance sur un trimestre depuis 2011. Le blog « Silicon Valley  » hébergé par Le Monde explique que Netflix justifie cette augmentation des prix par une politique d’uniformisation des tarifs. « Plus de 20 millions d’utilisateurs américains avaient en effet été épargnés par deux augmentations de prix successives. Ils ne payaient ainsi que 8 ou 9 dollars par mois pour l’offre de base, contre 10 dollars pour les nouveaux utilisateurs. Cette décision a entraîné une vague de résiliation, qualifiée de « modeste » et « conforme aux attentes ». »

Pour sa défense, le fondateur et dirigeant de Netflix, Reed Hastings, accuse les médias d’avoir trop couvert cette augmentation des prix : « « Le nombre de résiliation a augmenté avec la couverture médiatique », indique M. Hastings. Selon le responsable, les médias ont créé une confusion, en laissant penser qu’il s’agissait d’une nouvelle hausse de prix et non d’un réalignement tarifaire » explique le blog.

Les indicateurs ne plaisent pas aux actionnaires et investisseurs. 160 000 nouveaux abonnés aux Etats-Unis contre 500 000 espérés et 1,5 million à l’international contre les 2 millions prévus. L’action a ainsi baissé de 13% à Wall Street en réaction à ces déconvenues.

Ambitieuse, la société continue dans sa stratégie ambitieuse pour attirer de nouveaux abonnés avec notamment de plus en plus d’argent investit dans la production de contenus originaux en prenanant pour 13,2 milliards d’engagements pour la diffusion de contenus, soit 3 milliards de plus que l’an passé. « La société prévoit de produire 600 heures de programmes cette année, contre seulement 400 heures pour HBO, la grande chaîne câblée américaine. Cette stratégie coûte cher. Au deuxième trimestre, elle n’a ainsi dégagé qu’un bénéfice net de 41 millions de dollars, pour un chiffre d’affaires proche des deux milliards de dollars. Netflix promet cependant d’importants profits à partir de 2017, assurant que son nombre d’abonnés va encore progresser aux Etats-Unis et que ses pertes vont se réduire à l’international » analyse Silicon Valley.

Joseph Martin