Les entrepreneurs : victimes durables des confinements



Vendredi 6 Novembre 2020


Dans une tribune publiée par Le Monde l’association Garantie sociale du chef d’entreprise (GSC) s’inquiète des dégâts que le confinement actuel va provoquer pour les entrepreneurs. Tablant sur des effets sur au moins un demi-million de personnes -entrepreneurs et leurs familles – le texte voit dans notre système social le dernier rempart possible.



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Comment évaluer ce qu’il faut compenser quand le projet était en maturation ? Dans les trous de la raquette de soutiens aux entreprises et professionnelles, les entrepreneurs passent sans que l’on puisse les soutenir. Les personnes au chômage depuis un an par exemple qui lançait une structure, les entreprises embryonnaires qui cherchaient clients pour se développer ou à monter en puissance prennent de plein fouet une situation économique incertaine. Les dégâts vont être énormes pour ceux qui n’ont par principe pas de filet de sécurité ou suffisamment d’ancienneté dans leur activité pour obtenir des prêts ou répits. 

C’est à ces personnes que l’association Garantie sociale chef d’entreprise (GSC) songe dans la tribune qui vient d’être publiée par Le Monde  : « La France dit les porter en bandoulière. Pourtant, le problème de leur protection sociale reste totalement sous-estimé encore à ce jour. Les conséquences s’annoncent lourdes, à la suite de la fermeture des boîtes de nuit, des salles de sport, du restaurant près du bureau pourtant apprécié mais lui aussi emporté par la vague des comorbidités engendrées par le couvre-feu et un deuxième confinement. Derrière ces entreprises, ils sont des centaines de milliers, femmes et hommes, entrepreneurs engagés pour leur territoire, inclusifs socialement et économiquement, facteurs de concorde sociale. En Espagne, en Italie, ils ont perdu patience. La France saura-t-elle démontrer la différence de son modèle social ? »

Avançant que seulement 1% des entrepreneurs ont un bas de laine pour tenir en cas de coup dur, les faillites annoncées vont toucher des dizaines de milliers de personnes. « Chaque année en France, jusqu’en 2019, 50 000 femmes et hommes dirigeants mettent la clé sous la porte, soit 140 par jour, dans une indifférence quasi générale. De ce qui relève de la catastrophe, le Covid-19 va l’élever au rang de cataclysme puisque ce chiffre sera multiplié par trois à la suite de la crise que nous affrontons encore ! Au bas mot, de 100 000 à 150 000 chefs d’entreprise, au premier rang desquels les dirigeants de très petites entreprises (TPE), vont disparaître. S’ils font vivre une famille de quatre personnes, plus d’un demi-million de personnes seraient des victimes collatérales. Seul 1 % d’entre eux a anticipé une éventuelle situation de catastrophe et dispose d’un filet de sécurité. Le drame économique, social, humain est devant nous » appuie le texte. Dans un contexte où les secteurs à emplois de substitution, habituellement demandeur de main d’œuvre sont en crise, seul l’État providence peut empêcher le pire. Or pour les entrepreneurs, rien n’est garantie.

Lire en intégralité la tribune de GSG publiée par Le Monde

Joseph Martin