Perception du présentéisme
Depuis quelques années, le présentéisme tend à augmenter et semble être une pratique plus masculine. Bien vu par les entreprises françaises qui considèrent que rester sur son lieu de travail plus longtemps est un acte d’engagement envers elle, il est souvent gratifié par une promotion. Cependant, ce dernier n’a pas la même valeur pour d’autres pays comme la Suisse par exemple, qui voit le présentéisme comme un manque d’efficacité et d’organisation de la part des salariés. Cela n’est pas sans raison, car l’on est en droit de se demander si ce temps passé au travail est réellement bénéfique pour l’entreprise. La réponse à cette interrogation n’est pas des plus rassurantes, car des études montrent que ces employés qui errent dans les couloirs jusqu'à la tombée de la nuit ne sont pas là pour travailler, mais pour réseauter et étayer leurs relations dans l’optique d’un avenir professionnel meilleur.
Le présentéisme coûte cher
En France, la majorité des employés a d'ores et déjà compris qu’être présent paye plus que l’absentéisme. C’est pourquoi le taux de présentéisme progresse constamment au grand plaisir de la gouvernance qui ne se rend pas compte qu’elle est perdante. En effet, cette attitude se révèle néfaste, car être présent ne signifie pas, travailler. Et c’est là que le bât blesse, car un employé inactif coûte 1,5 fois plus cher qu’un employé absent. Une étude montre en effet que les adeptes du présentéisme ont une productivité moindre comparée à ceux qui préfèrent se cantonner aux horaires et être absents en cas de stress trop important. Paradoxalement, les présentéistes sont beaucoup plus sensibles au stress, ce qui les pousse à réfléchir à une autre carrière. Ils ne s’épanouissent pas dans leur présent travail et passent leur temps à réseauter et à brasser de l’air. Ils évacuent ainsi le stress et ne voient pas d’inconvénient à rester plus longtemps au travail pour faire bonne impression. Comportement plus spécifique des hommes, les femmes elles préfèrent travailler de manière méthodique pour partir à l’heure. Malheureusement, ce fonctionnement typiquement féminin n’est pas toujours bien vu.
Le présentéisme génère des inégalités
Moins enclines au présentéisme, les femmes préfèrent un travail efficace qui leur permettra de rentrer chez elle au plus tôt et de retrouver leur vie familiale. Cependant, ce comportement est mal vu par les entreprises françaises, qui associent volume horaire à efficacité. Selon des femmes cadres, qui ont été interrogées, le présentéisme arriverait en deuxième position dans les facteurs freinant leur évolution. Mais dans un monde encore majoritairement masculin, le présentéisme négatif des hommes apparait comme transparent aux yeux des managers qui sont eux-mêmes des hommes. Connaissant la tendance des femmes à être plus efficaces, les dirigeants devraient favoriser leur évolution, mais le présentéisme étant ancré dans la conscience collective, il faudra beaucoup d’efforts et de temps pour que les dirigeants et managers ne fassent plus l’amalgame entre le temps de travail et la productivité. Le présentéisme a donc encore de beaux jours devant lui et continuera d’être l’ennemi non avoué de l’efficacité au travail, en attendant une évolution des mentalités.