Le micro-paiement en ligne : un nouveau souffle pour les médias ?



Lundi 15 Novembre 2010


Dans le cadre du Forum d’Avignon*, Ernst & Young rend publique sa première enquête internationale « Monétiser les médias numériques ». Menée dans 12 pays, celle-ci identifie les modèles payants qui ont le plus de chance de fonctionner et pourquoi. La prolifération et la rapidité des innovations technologiques génèrent un niveau de complexité sans précédent dans l’industrie et la chaîne de valeur des médias. Ces évolutions technologiques exercent aussi une profonde influence sur les comportements des consommateurs. Quelles nouvelles stratégies les acteurs doivent-ils adopter pour rompre avec le mythe de l’Internet gratuit ? Quels sont les moyens pour monétiser les contenus et les services en ligne ?



« Après que les médias aient servi à vendre de la technologie, l’heure où la technologie et les télécommunications vont donner un nouveau souffle aux industries du contenu est-elle arrivée ? », se demande Bruno Perrin, associé, Responsable du secteur Media & Entertainment pour la zone EMEIA.

Principaux enseignements de l’enquête réalisée par Bruno Perrin et Vincent de la Bachelerie, associés Ernst & Young.

L’adoption et le succès du micro-paiement dépendront des facteurs clés suivants :

> Des problématiques de sécurité et de confidentialité des transactions et des données individuelles, de propriété intellectuelle du contenu,
> Des coûts de transaction encore élevés
> De l’ergonomie et de la simplicité d’utilisation,
> De la gestion de la « supply chain et du back office » digital (stockages digital librairies, comptabilisation des revenus, suivi des redevances) et de la protection de la diffusion de l’information.

A titre d’exemple, le champion des réseaux sociaux Facebook – et sa monnaie virtuelle « Facebook credits » - a les atouts nécessaires pour initier une culture du micro-paiement et devenir ainsi une plate-forme de paiement de contenus en ligne pour les médias. Il est déjà prévu dans certains pays d’Asie de taxer les monnaies virtuelles comme celle de Facebook.

Jeux en ligne : un business model à suivre…

Les jeux en ligne ont généré plus de 9 milliards de dollars en 2010, ce qui représente 55% des ventes totales de musique et deux fois le revenu des ventes de musique en ligne ; ou encore 14% des revenus des journaux au niveau mondial. L’industrie des jeux vidéo (jeux sociaux notamment) est le premier secteur à s’être frotté avec succès à la monétisation : le micro-paiement - combiné à l’abonnement, la publicité et la vente de biens virtuels - a réussi à générer des revenus additionnels.

Les taux de croissance du jeu en ligne sont, depuis 2006, supérieurs à 20% par an.
L’industrie de la presse s’est clairement orientée cette année, vers ce modèle avec, entre autres, le mico-paiement à l’acte qui se combine avec d’autres sources de revenus. S’ils illustrent bien la façon dont les entreprises de médias adaptent sans cesse leurs modèles de monétisation des contenus numériques, il est encore trop tôt pour juger de leur succès ou de leur échec.

Les habitudes de consommation en ligne s’avèrent très différentes selon qu’il s’agisse de produits et de services gratuits ou de produits et de services achetés.

Les nouvelles technologies ont très nettement modifié le comportement des consommateurs. Pour exemple :

- Les internautes Sud-Coréens, Chinois et Indiens sont les plus gros consommateurs de presse, jeux vidéo, réseaux sociaux, blogs, etc. avec un taux de pénétration en gratuit atteignant 60 à 70% alors même que moins de 30% d’entre eux utilisent le paiement en ligne.

- Les internautes Japonais, Britanniques, Américains et Français utilisent à 50% le paiement en ligne avec un taux de pénétration en gratuit compris entre 43% et 57%.

Ainsi, les consommateurs Japonais, Anglais et Français qui consacrent une partie significative de leurs budgets à la consommation de biens culturels traditionnels (journaux papiers, DVD,…) acceptent donc plus volontiers de payer de la musique en ligne, des films téléchargés et des jeux.
De ce constat, il n’existe pas de corrélation positive entre une l’intensité de la consommation de médias sur Internet et le niveau de dépenses sur Internet. Cependant, il existe bien une concordance positive entre une consommation forte de médias traditionnels (payants) et une consommation payante de médias en ligne.

« L’innovation est la base de tout et se décline à tous les niveaux de la chaîne de valeur. Elle implique une convergence, déjà entamée avec les opérateurs de télécom et de technologie, mais aussi des alliances nouvelles avec les opérateurs d’autres industries (banques, réseaux sociaux…) et avec elles, des clés de répartition à imaginer », commente Vincent de la Bachelerie, associé, Responsable du secteur télécommunications au niveau mondial.

Méthodologie

Pour mener à bien son étude sur le rôle possible du micro-paiement dans l’industrie des médias, Ernst & Young, en collaboration avec les équipes du Forum d’Avignon ont :
interrogé des économistes et des chefs d’entreprises,
analysé ce que le micro-paiement pouvait apporter aux différents segments de l’industrie des médias,
examiné comment rendre rentable l’utilisation du micro-paiement, quelles étaient les incidences sur les systèmes de support des entreprises.


Source: E&Y

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