L’industrie automobile chamboulée par la pénurie de puces semi-conducteurs



Vendredi 12 Février 2021


Aux quatre coins du monde, les usines automobiles s’arrêtent à cause d’une pénurie de puces électroniques. Surpris par la reprise de l’activité, les constructeurs avaient mal anticipé et ce défaut d’approvisionnement a des conséquences aujourd’hui.



Creative Commons - Pixabay
Sans les puces semi-conducteurs, les véhicules ne peuvent pas sortir d’usine. Et rapidement le retard s’accumulant ce sont des usines entières qui sont arrêtées. « Après la crise du Covid, l'industrie automobile espérait se relancer en 2021. Mais la reprise de l'activité est perturbée par une autre crise, celle des semi-conducteurs. Une pénurie de ces composants électroniques commence à ralentir la production des constructeurs. Faute de puces, plusieurs ont déjà mis à l'arrêt des usines, pour quelques jours voire quelques semaines. General Motors a déjà confirmé la fermeture de trois usines nord-américaines jusqu'en mars ! Le problème commence à toucher les groupes français. L'usine Renault de Sandouville, qui assemble le Trafic, s'est arrêtée deux jours cette semaine » raconte Caradisiac.

Le site spécialisé estime à plusieurs mois les difficultés d’approvisionnement. « Mais pourquoi une telle pénurie ? C'est un double effet du Covid. D'une part, la crise sanitaire a boosté les ventes d'appareils électroniques, ceux pour le travail comme les ordinateurs, tablettes, smartphones, mais aussi les appareils électroménagers, de plus en plus connectés, et de loisirs. D'autre part, Bercy n'hésite pas à pointer une mauvaise anticipation de la part des constructeurs automobiles. Perturbés par les conséquences du premier confinement, ils n'auraient pas passé assez de commandes l'année dernière. Et à cela s'ajouterait une reprise de la production plus forte que prévu, avec de plus une envolée des ventes de véhicules hybrides et électriques, qui demandent davantage de puces. D'ailleurs, entre l'électrification des moteurs et le développement des aides à la conduite, l'industrie automobile est devenue gourmande en puces électroniques. »

Avec des producteurs asiatiques peu sensibles aux pressions de l’Etat, le secteur automobile est d’autant plus vulnérable qu’il ne représente que 10% des achats de semi-conducteurs : «  La société TSMC, qui représente la moitié de la production mondiale, est basée à Taïwan. Celle-ci a bien prévu d'accélérer sa production, mais les perturbations vont se poursuivre. Des délais de livraisons devraient donc s'étirer. Après les masques, cette crise montre une nouvelle dépendance à l'Asie. Le ministère fait savoir qu'une "stratégie d'accélération" est en cours pour relocaliser ce type de production. L'électronique est un des secteurs stratégiques soutenus en particulier dans le plan de relance. »

Lire en intégralité l’article cité de Cardisiac

Joseph Martin