L'europe devient la région la plus riche du monde devant les Etats-Unis, selon le BCG



Samedi 16 Janvier 2010


La fortune mondiale a diminué de plus de 12 000 milliards de dollars en 2008 et la pression monte sur les centres offshore. La richesse mondiale pourrait ne retrouver ses niveaux d'avant-crise qu'en 2013. Selon la 9ème édition de l'étude de référence sur la gestion de fortune intitulée Delivering on the Client Promise: Global Wealth 2009, la crise a modifié la carte mondiale des individus les plus riches. L'Europe bouscule ainsi l'Amérique du Nord dans sa position de région la plus riche. (15/09/09 - Boston Consulting Group)



Première baisse enregistrée de la fortune mondiale depuis 2001

Mesurée en actifs sous gestion (AsG), la fortune mondiale est tombée de 104 700 milliards de dollars en 2007 à 92 400 milliards en 2008 – soit une chute de 11,7%.

- L'Europe a représenté 32 700 milliards d'AsG, en baisse de 5,8% par rapport à 2007, suivie par l'Amérique du Nord, avec 29 300 milliards de dollars d'AsG.

- Malgré sa 2ème place, l'Amérique du Nord enregistre la chute la plus spectaculaire, où 21,8 % de la richesse a été perdue.

- Si sa proportion de la richesse détenue sous forme d'actions est tombée de 50% en 2007 à 38% en 2008, l'Amérique du Nord reste la région avec la plus forte part de la richesse en actions.

- L'Amérique latine est la seule région du monde où la richesse a augmenté. Ses AsG ont crû de 3% (hors impact des fluctuations de taux de change).

Diminution du nombre de foyers millionnaires dans le monde

Le nombre de foyers millionnaires dans le monde est passé de 11 millions à environ 9 millions, soit une chute de 17,8%. C'est en Europe et en Amérique du Nord que le déclin a été le plus prononcé, avec 22% dans ces deux régions. Cependant, les Etats-Unis ont gardé le plus grand nombre de foyers millionnaires – près de 4 millions.


- Singapore a enregistré la concentration la plus importante de millionnaires, avec 8,5% de foyers détenant plus de 1 million de dollars.
- Trois des six populations les plus denses en millionnaires se trouvaient au Moyen-Orient en 2008 – Koweït, Emirats Arabes Unis et Qatar.

La crise a différemment impacté les clients fortunés, fonction du niveau d'avoirs détenus.. Ainsi, la richesse des foyers possédant moins de 100 000 dollars d'AsG a augmenté de 2 % en 2008. Alors qu'elle a baissé sur tous les autres segments et plus particulièrement parmi les foyers possédant plus de 5 millions de dollars d'AsG (avec -21,5%).
Selon le BCG, la richesse mondiale pourrait amorcer une lente remontée en 2010 mais n’atteindra pas son niveau d'avant-crise avant 2013. Elle devrait augmenter d'environ 4% annuellement de fin 2008 à 2013. C'est en Asie-Pacifique (hors Japon) que la richesse augmentera le plus vite, à un taux de 9,5 % sur la même période.

Pression accrue sur la fortune des centres offshore

La fortune détenue dans les centres offshore est tombée à 6 700 milliards de dollars en 2008, contre 7 300 milliards de dollars en 2007. La Suisse est restée le plus gros centre offshore du monde en 2008 avec 1 800 milliards de dollars, soit 28% de la fortune offshore mondiale.

Le renforcement de la réglementation transforme le paysage de la gestion de fortune internationale et la pression monte sur les centres offshore ayant fondé leur modèle essentiellement sur l'évasion fiscale. La disparition de leurs avantages fiscaux et légaux entraînera le déclin de leur attractivité. Dans une époque de surveillance accrue, la discrétion est une proposition de valeur ténue.

Cependant, quelques centres offshore non-traditionnels – dont plusieurs hors Europe – restent voués à la croissance. Singapour et Hong Kong, en particulier, continueront de bénéficier de leur proximité avec les autres pays asiatiques, où l'on s'attend à ce que la fortune connaisse une reprise plus rapide.
Les centres offshore phares, comme la Suisse, resteront concurrentiels, mais même les institutions les plus vénérables devront mettre en avant leurs compétences en gestion de fortune internationale.

Les gestionnaires de fortune ont résisté, mais ils restent vulnérables

Malgré la tempête, la gestion de fortune a mieux résisté que la plupart des autres services financiers. Mais elle n'en est pas sortie indemne pour autant. La marge bénéficiaire avant impôts médiane des 124 institutions analysées par le BCG est tombée à 30% en 2008, contre 36,4% en 2007. Echaudés par les pertes et les scandales, les clients ont fait basculer leurs actifs vers des investissements simples et à faible marge. Il est difficile de savoir quand – ni dans quelle mesure – les actifs vont retourner vers des investissements à forte marge. Mais il ne faudra pas compter sur une reprise forte de ces produits à court terme.

Le secteur va donc devoir faire plus avec moins. Les revenus et la rentabilité sont en baisse, mais les clients veulent plus de service. C'est l'occasion pour les gestionnaires de fortune de gagner du terrain seulement s'ils définissent une proposition de valeur claire. Ils pourront par exemple renforcer leur offre en rétrécissant leur gamme de produits. Ou se doter d'une stratégie d'acquisitions des clients plus agressive – ciblant les fortunes "disloquées" – pour gagner des parts de marché.
Le rapport apporte aussi des éclairages sur d'autres sujets :

> La réponse des banques suisses à la réallocation des actifs vers les produits basiques
> Les stratégies d'attaque des clients les "moins fortunés"
> Réponses des gestionnaires de fortune américains à la crise
> Evolution de la dynamique de la gestion de fortune en Amérique latine.



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