L’emploi salarié stagne en France



Mardi 6 Aout 2024


Au deuxième trimestre 2024, l'emploi salarié en France a montré des signes de stabilisation, selon les dernières estimations de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Un coup d’arrêt alors que le premier trimestre 2024 partait sur de bonnes bases.



Quasiment pas de variation sur le marché de l’emploie en France

Entre fin mars et fin juin 2024, l'emploi salarié du secteur privé est resté stable, avec une variation nulle (0,0%) correspondant à une diminution de 7 900 emplois. Un résultat qui contraste fortement avec l'augmentation de 0,3% enregistrée au  premier trimestre 2024, correspondant à une création nette de 61 100 emplois. Globalement, les effectifs salariés du secteur privé atteignent un peu plus de 21,15 millions, soit une augmentation de 0,4% par rapport à l'année précédente et de 6,1% par rapport à la période pré-COVID de fin 2019, selon l’Insee.

L'industrie française continue de montrer des signes de résilience. Au deuxième trimestre 2024, l'emploi salarié industriel (hors intérim) a augmenté de 0,2%, ajoutant 6 400 emplois après une hausse similaire au trimestre précédent. Depuis la crise sanitaire, ce secteur a créé un total net de 95 900 emplois, marquant une hausse de 3,1% par rapport à fin 2019. Cette tendance pourrait indiquer un début de réindustrialisation, après des décennies de déclin.

 

Le BTP se porte mal, l’emploi en souffre

En revanche, le secteur de la construction continue de souffrir. Pour le sixième trimestre consécutif, l'emploi salarié dans ce secteur a diminué de 0,4%, soit une perte de 6 300 emplois, après une baisse de 0,6% (9 000 emplois) au trimestre précédent. Sur un an, la diminution est de 1,5% avec une perte de 24 100 emplois, bien que le niveau reste 6,0% supérieur à celui de fin 2019.

Le secteur tertiaire marchand, habituellement moteur de l'emploi, a vu sa croissance ralentir significativement. Hors intérim, l'emploi n'a augmenté que de 0,1% (6 300 emplois) après une hausse de 0,4% au trimestre précédent. L'intérim, quant à lui, a subi une nette réduction de 2,7%, soit une perte de 20 500 emplois. Le tertiaire non marchand, cependant, a connu une légère progression avec une augmentation de 0,3%, ajoutant 8 300 emplois, ce qui dépasse les niveaux d'avant-crise de 6,1%.

L'agriculture n'est pas en reste, avec une diminution de 0,7% de l'emploi salarié, soit une perte de 2 100 emplois au deuxième trimestre. Sur un an, la baisse est plus marquée à 1,1%.

Paolo Garoscio