L’Australie déclare la guerre aux réseaux sociaux : Meta et TikTok sous pression



Vendredi 29 Novembre 2024


L’Australie s’illustre comme l’un des premiers pays à prendre une mesure radicale pour protéger sa jeunesse en adoptant une loi interdisant l'accès aux réseaux sociaux aux mineurs de moins de 16 ans.



Une réponse à une crise de société

L'interdiction, votée par les deux chambres du Parlement australien avec un large soutien, marque une réponse ferme face à une montée des inquiétudes concernant l'impact des réseaux sociaux sur la santé mentale des jeunes. Anthony Albanese, Premier ministre australien, a défendu cette mesure comme une nécessité pour contrer les effets délétères des plateformes. Selon lui, les réseaux sociaux sont devenus « une source de pression sociale, d’anxiété, et un terrain propice aux prédateurs en ligne ». Il appelle les jeunes Australiens à délaisser leurs écrans au profit d’activités sportives ou communautaires.
Cette loi, qui s'inscrit dans un cadre de lutte contre le cyberharcèlement et les addictions numériques, prévoit des amendes pouvant atteindre 50 millions de dollars australiens (30,7 millions d'euros) en cas de non-respect. Elle impose aux plateformes de prendre des mesures raisonnables pour vérifier l’âge des utilisateurs, bien que certains experts aient exprimé des doutes sur la faisabilité technique de ces dispositions.

Les réactions des entreprises du numérique

Cette interdiction australienne figure parmi les plus strictes au monde. La Chine, depuis 2021, limite le temps d’écran pour les mineurs sur Douyin (version locale de TikTok) à 40 minutes par jour pour les moins de 14 ans. Aux États-Unis, l’État de Floride prévoit également des restrictions similaires, mais leur mise en œuvre pratique reste floue.
Pour l’Australie, cette législation a également une portée symbolique : elle envoie un message clair sur la responsabilité des géants du numérique dans la protection des jeunes utilisateurs. Toutefois, certaines exceptions notables ont été intégrées au texte. Par exemple, des applications comme YouTube et WhatsApp, souvent utilisées pour les besoins scolaires, ne sont pas concernées.
Les entreprises du numérique, confrontées à des amendes colossales, devront adapter leurs algorithmes pour se conformer aux exigences australiennes, ce qui pourrait constituer un précédent pour d'autres pays envisagés à suivre cette voie, tels que l'Espagne.

Adélaïde Motte
Dans cet article : australie tiktok