Jean-Paul Agon, Directeur général de L'Oréal



Jeudi 21 Janvier 2010




Parcours

Né en 1956, d’un père cadre dans l’industrie pharmaceutique et d’une mère architecte, Jean-Paul Agon est diplômé d’HEC Paris. Il entrera chez L’Oréal en 1978, où il effectuera la majeure partie de sa carrière puisqu’il ne quittera plus le groupe depuis cette date.

Entré chez le géant des cosmétiques en tant que représentant, il sera propulsé au bout d’un an au poste de chef de produit marketing à La Scad, une filiale du groupe. Il ne tardera alors pas à endosser un profil de top manager résolument tourné vers l’international. Il occupera en effet divers postes de direction dans des zones géographiques variées telles que l’Allemagne, l’Asie, ou encore les Etats-Unis où il sera nommé PDG de la filiale américaine.

Il revient en France pour rejoindre la tête de L’Oréal en 2005, en qualité de Directeur général adjoint. Fermement soutenu par Lindsay Owen-Jones (alors PDG) « JPA » succèdera à celui-ci au poste de Directeur général par décision de l’assemblée générale. Owen-Jones conserve pour sa part la fonction de Président du groupe.

Profil stratégique : un pragmatisme serein

Michel-Edouard Leclerc dit de l’homme qu’il est pragmatique et fin tacticien (1). Mais il est également d’une ambition modeste et sans relâche. Ainsi, on pouvait récemment l’entendre déclarer, dans un contexte de crise qui n’épargne pas les cosmétiques : «nos ambitions sont sans limites. Nous sommes leader mondial, mais nous n'avons encore que 15,8 % du marché… » (2) !

Et pour affronter une conjoncture morose, Jean-Paul Agon n’hésite pas à songer à la reconfiguration d’un business model pourtant éprouvé : « la crise nous pousse à nous sortir d'une situation où nous cherchions toujours innovation et valorisation » (3). C’est ainsi que L’Oréal entame une double refonte de sa stratégie : d’abord, une diversification et un ajustement en termes de gammes (4), pour mieux répondre aux attentes d’une clientèle toujours exigeante, mais dorénavant plus raisonnable. Ensuite, une adaptation géographique de la l’offre, en renforçant la couverture des marchés à fort potentiel de croissance (Chine, Amérique du Sud, Egypte…).

Signe distinctif : détermination et responsabilité

L’Oréal vient de fêter son centième anniversaire. Et pour avoir traversé un siècle turbulent, l’entreprise a acquis une expérience certaine des aléas économiques. Jean-Paul Agon déclarait récemment : « nous traversons la crise la plus grave depuis les années 1930 mais nous la traversons très bien et nous gagnons des parts de marché ». Rien d’alarmant, donc, avec un capitaine d’industrie qui aborde la crise comme un challenge, et qui s’attache aux perspectives davantage qu’aux constats les plus pessimistes.

Et fort d’une confiance communicative, Jean-Paul Agon profite du centenaire de la multinationale pour fédérer les bonnes volontés autour de projets solidaires (5) : avec le soutien de Béatrice Dautresme (Vice-Présidente du groupe), il porte à bouts de bras le développement de la Fondation L’Oréal, dotée d’un budget de 40 millions d’euros sur cinq ans. Celle-ci œuvre dans les domaines du développement durable et de l’insertion professionnelle des populations en difficulté (jeunes défavorisés, personnes malades et sans domicile fixe).

A noter, enfin, la renonciation de Jean-Paul Agon à son plan de stock options pour l’année 2009, proposé par le conseil d’administration (6). Le bénéfice du groupe sur l’exercice 2008 n’a pourtant fait « que » stagner !



(1) www.michel-edouard-leclerc.com
(2) Challenges, « L’Oréal fête ses cent ans »
(3) Challenges, « L’Oréal, l’ère de raison »
(4) Le Figaro, Interview de Jean-Paul Agon
(5) Reuters, « L’Oréal place son centenaire sous le signe de la solidarité »
(6) La Tribune, « Jean-Paul Agon renonce à ses stock options »
www.loreal.fr
Wikipedia


Photo: copyright - L'Oréal

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