Industrie automobile : l'Union européenne reste inflexible sur son calendrier CO2



Jeudi 19 Septembre 2024


Malgré les alertes répétées des constructeurs automobiles, l'Union européenne reste ferme : les nouvelles normes CAFE seront appliquées dès 2025. Les fabricants européens qui ne réduiront pas suffisamment les émissions de CO2 de leurs véhicules seront sanctionnés par des amendes.



L’Union Européenne maintient son calendrier CO2 malgré la pression des constructeurs

La Commission européenne reste ferme sur sa position. Les constructeurs automobiles européens, confrontés à une baisse importante des ventes de véhicules électriques, demandent un report de cette échéance à 2026 pour les véhicules légers, et 2027 pour les poids lourds. Luca de Meo, président de l'Association des Constructeurs Européens d'Automobiles (ACEA) et PDG de Renault, a averti que le marché des véhicules électriques ne représente que 12,5 % du total des ventes en 2024, avec une chute de 10,8 % sur un an. Si les objectifs de l'Union ne sont pas atteints, les constructeurs pourraient devoir payer des amendes pouvant atteindre 15 milliards d'euros.

Face à ces difficultés, Renault et l'ACEA réclament à la Commission européenne un délai supplémentaire de deux ans, soulignant que l'objectif européen nécessiterait une part de marché des véhicules électriques de 20 à 22 %. Réponse de l'Union européenne, par la voix de Tim McPhie : l'industrie automobile européenne à eu suffisamment de temps pour se préparer et anticiper leur transition. La Commission reste donc inflexible. 


Payer une amende ou baisser leur production

Afin de ne pas payer d'amende dès 2025, plusieurs constructeurs européens, notamment Renault, comme l'a indiqué son PDG Luca de Meo, estiment qu'une seule solution s'offre à eux : réduire la production de véhicules thermiques de plus de 2,5 millions d'unités ou acheter des crédits carbone auprès de concurrents comme Tesla. Cependant, ces solutions semblent difficiles à mettre en œuvre dans le contexte actuel. En Allemagne, par exemple, les ventes de véhicules électriques ont chuté de près de 70 % en un an après la suppression des subventions écologiques.
 

Les constructeurs pointent également du doigt les infrastructures insuffisantes pour la recharge des véhicules électriques, un frein important à l’adoption de cette technologie, et dont la charge revient aux différents gouvernements européens. Le bras de fer entre les deux parties ne fait que commencer.


Axelle Ker