Un choc économique pour la filière viticole française
Le vin français est dans la ligne de mire de la Maison-Blanche. Donald Trump justifie ces taxes en réponse aux mesures européennes sur l’acier et l’aluminium américains, mais leur impact pourrait être dévastateur pour les producteurs hexagonaux. À Cognac, 97 % de la production est destinée à l’export, soit 3,1 milliards d’euros injectés dans l’économie française chaque année.
Dans le Beaujolais, les vignerons oscillent entre stupéfaction et résignation : « Nous ne pouvons pas croire à une taxe de 200 % sur nos bouteilles », confie un producteur au Progrès. À Roussillon, où les États-Unis représentaient autrefois 28 % des exportations, la part est tombée à 8 % sous la présidence Trump.
Cette surtaxe intervient dans un contexte particulièrement difficile pour les viticulteurs français. Entre trois années de sécheresse, des rendements historiquement bas et une inflation galopante, la filière accumule les difficultés. Pour Jean-Marc Lafage, viticulteur du Roussillon, ces nouvelles taxes pourraient enterrer définitivement un secteur déjà à genoux : « Qui peut accepter de payer trois fois le prix ? », interroge-t-il.
Les États-Unis, un marché en tension
L’inquiétude est telle que certains importateurs suspendent déjà leurs commandes. Selon L'Union, même les bouteilles en transit pourraient être frappées par la surtaxe, risquant de provoquer un effondrement du marché américain du vin européen.
Bruxelles ne reste pas les bras croisés. L’Union européenne retarde l’entrée en vigueur de ses propres sanctions douanières, notamment sur le bourbon et les motos Harley-Davidson, espérant négocier avec Washington. Mais la patience a des limites. Une seconde vague de rétorsion européenne pourrait suivre, visant 1 700 produits américains.