Grève : les syndicats balayent la (belle) proposition de hausse salariale de Boeing



Mardi 24 Septembre 2024


Le 27 septembre 2024 aurait pu être la journée de tous les dénouements. Il n'en sera rien. Les syndicats ont annoncé avoir refusé, lundi 23 septembre 2024, la proposition de hausse salariale de Boeing, actant ainsi la poursuite de la grève menée par les 33 000 salariés de l'avionneur qui a débuté il y a dix jours maintenant.



Une hausse salariale de 30% sur 4 ans

Pas moins de 33 000 employés de Boeing sont en grève depuis le 13 septembre 2024, paralysant les sites de production à Seattle. Le syndicat IAM-District 751, qui représente les travailleurs, a rejeté la proposition initiale d'une augmentation salariale de 25 % : 95% des salariés étaient en accord avec ce rejet. Afin de mettre fin au mouvement social, l'avionneur américain Boeing a proposé une « meilleure et dernière offre » comprenant une hausse de 30 % des salaires sur quatre ans, couplée d'un bonus de 6 000 dollars,  et d'une prime de performance.


Cependant, le syndicat a estimé que cette offre reste insuffisante, revendiquant une augmentation de 40 %. Ce dernier a fait part de sa décision, indiquant qu'il ne ratifierait pas la proposition de Boeing qui avait pour date butoir le 27 septembre 2024.  Le bras de fer continue entre la direction et les salariés. D'autre part, Boeing a selon le syndicat, exacerbé les tensions en ayant communiqué directement ses propositions aux médias, et donc, sans passer par la voie traditionnelle des négociations.   

Un impact économique considérable

Si la grève se prolonge, les conséquences économiques pour Boeing pourraient être considérables. Une estimation chiffre à 1 500 milliards de dollars les pertes potentielles pour l’entreprise si le mouvement social dure un mois. Actuellement, les usines de Renton et Everett, qui produisent les modèles phares de Boeing comme le 737 et le 777, sont totalement à l’arrêt. Cela menace les livraisons des avions aux compagnies aériennes et aux clients militaires, mais pourrait également provoquer la fuite des investisseurs.


Pour faire face à la crise, Boeing a mis en place des mesures de chômage technique partiel pour des milliers de ses employés afin d'en limiter son coût. Toutefois, cette situation fragilise encore plus la trésorerie du groupe qui a déjà été mise sous pression en raison des mulltipes incidents survenus sur ses appareils dans les mois et années passées.  La capacité de Boeing à sortir de cette crise dépendra de l'évolution des négociations avec les syndicats et de la rapidité avec laquelle un accord sera trouvé.  

Axelle Ker