GAFA maitres des paiements : vive inquiétude pour les régulateurs de la concurrence



Vendredi 30 Avril 2021


Les moyens extraordinaires dont disposent les GAFA, tant logistiques que financiers, posent de sérieux problèmes de concurrence pour des secteurs en pleine explosion. C’est notamment le cas concernant les paiements électroniques, s’inquiète l’Autorité française de la concurrence.



Creative Commons - Pixabay
Quand on est loin devant dans le domaine des appareils ou logiciels, il n’est pas difficile de capter l’émergence des paiements électroniques et s’assurer une domination sur un autre secteur du futur. Voilà pour résumer dans les grandes lignes ce qui inquiète l’Autorité française de la concurrence à l’occasion de la publication d’une enquête sur les GAFA et les paiements en ligne. « Apple Pay, Google Pay, Amazon Pay… Les poids lourds du Net offrent désormais en France des services de paiement utilisables pour payer soit sans contact avec son smartphone chez les commerçants physiques, soit en ligne dans un magasin d’applications ou une boutique. Ces acteurs se sont engouffrés dans la brèche créée par cette activité lucrative, en se positionnant comme « initiateurs de paiement », alors que la transaction reste effectuée par les acteurs bancaires traditionnels. Mais ce statut, favorisé par la deuxième directive européenne sur les services de paiement, leur permet de « retirer des bénéfices significatifs, sans être pour autant soumis aux contraintes réglementaires » du secteur bancaire, prévient l’autorité » raconte Le Monde .

Avec des centaines de millions d’utilisateurs de leurs appareils, la position dominante est claire. Le déploiement des services de paiements est plus facile, moins cher et bénéficie aux produits historiques puisqu’ils créent une forme de dépendance, ou du moins d’habitude. Si l’on paye avec son téléphone, s’il se casse on rachète la même marque.

Et si par miracle une startup ou entreprise de taille moyenne parvenait à déployer un service performant, il suffit aux poids lourds de l’acheter ou de la concurrencer. « En France, les grandes banques ont tenté de résister à l’arrivée d’Apple Pay en 2016, puis ont accepté de passer des accords et, partant, de verser des commissions. « Elles se sentent contraintes d’accepter, car leurs clients sont très demandeurs de ces nouveaux services », explique Mme de Silva. Dernier changement à l’horizon : les cryptomonnaies qui, comme diem (ex-libra) de Facebook, utilisent le chiffrement, mais peuvent aussi poser des problèmes de concurrence » appuie le quotidien. 

Joseph Martin
Dans cet article : GAFA Le Monde concurrence