Fed sort l’artillerie lourde face à l’inflation



Jeudi 5 Mai 2022


La Banque centrale américaine vient d’annoncer la hausse de ses taux de directeur d’un demi point, une première depuis mai 2000 pour faire face à l’inflation historiquement haute.



Il faut remonter 40 ans en arrière pour trouver un tel niveau d’inflation aux Etats-Unis. Aux grands maux, les grands remèdes la Fed a annoncé mercredi 4 mai une hausse d’un demi point de ses taux directeurs. Une mesure inédite depuis mai 2000. « Le Comité de politique monétaire (FOMC) a ainsi porté ces taux d'intérêt dans une fourchette comprise entre 0,75% et 1%, à l'issue d'une réunion de deux jours. Il estime en outre que "d'autres hausses seront justifiées", d'autant que la guerre en Ukraine et les nouveaux confinements en Chine aggravent la pression sur les prix et les problèmes de logistique. Jerome Powell, le président de la puissante Réserve fédérale, a ensuite précisé au cours d'une conférence de presse que d'autres hausses d'un demi-point de pourcentage seraient "sur la table lors des deux prochaines réunions", soit les 14-15 juin et les 26 et 27 juillet. Il n'a pas donné d'indication sur la suite, sans pour autant affoler Wall Street qui a terminé dans le vert: le Dow Jones clôturant en hausse de 2,81% et le S&P de 2,99% » rapporte l’Agence France presse.

Déjà en mars dernier la Banque centrale du pays avait relevé ses taux, ce qui n’était pas arrivé depuis 2018. Mais à un niveau plus faible de 0,25 point, précisant que d’autres hausses seraient envisagées durant l’année. « M. Powell a répété qu'avec un taux de chômage très faible (3,6%), une pénurie de main d'oeuvre, des démissions par millions chaque mois et des offres d'emplois pléthoriques, le marché du travail était "extrêmement tendu" et à un niveau "malsain". Pour attirer les candidats et fidéliser leurs employés, les entreprises augmentent les salaires, ce qui a pour effet d'alimenter l'inflation. Outre la hausse des taux directeurs, la Fed a annoncé qu'elle allait commencer à réduire son bilan dès le 1er juin, une autre étape majeure de la normalisation de la politique monétaire. Concrètement, la Fed ne va plus racheter de titres et va laisser les obligations arriver à échéance, ce qui entraînera une diminution mécanique de son bilan. Le contexte international a changé depuis mars. La croissance mondiale a ralenti en raison de la guerre en Ukraine et des confinements en Chine » explique la dépêche.

Signe d’un contexte particulier, la mesure pourtant de taille a été voté à l’unanimité. 

Joseph Martin
Dans cet article : AFP banque centrale fed