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Faut-il supprimer le bac ?



Mardi 10 Juillet 2012


Chaque année, c'est la même histoire : la terre éducative s'arrête de tourner le temps que quelques centaines de milliers de lycéens planchent sur un examen qu'ils réussiront pratiquement tous. Si on passait à autre chose ?



Vous venez de rater votre bac ? Honte à vous ! Vous ne ferez jamais rien dans la vie. Vous venez de le décrocher ? Félicitations ! Mais de toute façon il ne vous servira à rien…
 
« Formalité, tradition, rite de passage… », voici les maîtres mots qui reviennent quand on aborde ce diplôme. Beaucoup considèrent qu’il n’est plus adapté à la réalité sociale : un bac seul n’est jamais une garantie d’embauche, alors qu’il pouvait l’être il y a 30 ou 40 ans. Il n’est plus déterminant dans l’orientation des études. Selon Maryline Baumard, l’année dernière « 84 % des jeunes inscrits dans le système APB (admission post-bac), qui permet de trouver une place dans l'enseignement supérieur, ont eu leur affectation aux alentours du 15 juin, c'est-à-dire avant même d'avoir passé le bac ». De toutes façons, plus de 8 candidats sur 10 seront reçus. Bref, les élèves que l'on sait très en difficulté depuis longtemps ne l'auront peut-être pas, et tous les autres l'auront. Il s'agit donc d'une validation, plus que d'un examen.
 
Corrections non harmonisées, dévalorisation de la production orale, surestimation des options… Autant de reproches qui se greffent à un bac français. Et surtout… il coûte cher ! Un rapport public estime entre 90 et 100 millions d’euros le coût d’une session. En période de rigueur budgétaire, un tel rapport qualité/prix aurait de quoi irriter la cour des comptes.
 
Alors, le bac est-il encore opportun ? Apparu dans la France du XIIIe siècle, il a connu au fil des âges des réformes, des refontes, des disparitions et des réapparitions ; pour finalement devenir la première institution scolaire de la France d’aujourd’hui. Réformer ? Bien sûr. Supprimer ? Cela semble hors de question pour le moment. Temps fort pour tous les écoliers, sa disparition pourraît démotiver. Et même si le bac ne sera qu'une formalité s'ils ont travaillé correctement, les lyçéens semblent y être attachés, comme à leur premier grand rendez-vous du passage à l'âge adulte. En Suisse, le bac s'appelle d'ailleurs "la maturité". Les profs de première année dans le supérieur jugeront si c'est adéquat...