Comic sans MS est une police d’écriture informatique, crée en 1995 par le typographe américain Vincent Connare pour le compte de la société Microsoft (ça ne s'invente pas !). Sa particularité : inspirée des textes de bandes dessinées américaines, elle imite l’écriture manuelle. Initialement destinée aux livres pour enfants, elle devient rapidement une police par défaut des logiciels de traitement de texte sous Windows, au même titre qu’Arial, Cambria ou Times New Roman. Comic Sans MS fut même la police de préférence dans le regretté logiciel de conversation instantanée de Microsoft.
Mais que lui reproche-t-on, à cette pauvre police ? En gros, le décalage entre son utilisation à outrance et son graphisme enfantin. CS n’a pas de fonte spécifique pour l'italique ou le gras ; sa typographie présente des espaces irréguliers et des courbes exagérées ; elle ne convient pas à des textes sérieux. Bref, elle est très moche.
Graphistes et internautes se mobilisent pour sa suppression. Aux Etats-Unis, sous le cri de guerre « Comic Sans doit mourir ! », le mouvement « Bannissez Comic Sans» vise l’interdiction, tandis que « Comic Sans Criminal » veut « nous aider à nous débarrasser de cette horreur ». Rien de moins. Le cas n’est pas sans rappeler PowerPoint, autre classique mal aimé du panel de Microsoft.
Pourquoi tant de haine ? La police a aussi ses défenseurs. Son concepteur tout d’abord, qui rappelle que Comic Sans a surtout été conçue pour les enfants. Par certains utilisateurs ensuite, qui estiment la réaction disproportionnée et militent pour la modération sur la question. Au delà du débat, Comic Sans demeure l’une des typographies les plus utilisées au monde. Un jour, il faudra bien pourtant, sans mauvais jeu de mots, arrêter la police…