En Asie, le luxe ne connaît pas la crise



Vendredi 16 Mars 2012


Le cabinet de conseil en stratégie Bain & Company publie chaque année une étude détaillée sur le marché des produits de luxe à la demande de la marque italienne Versace et de la Fondation italienne Altagamma. Pour 2011, les conclusions démontraient un engouement certain pour le luxe malgré la crise, et tout particulièrement en Asie.



Le secteur du luxe ignore la crise

À la date de l’étude menée par Bain & Company (2010), les estimations étaient que le marché du luxe connaîtrait une croissance de 10 % en 2011 en passant d’un chiffre d’affaires de 172 milliards en 2010 à 191 milliards d'euros en 2011. La précédente estimation de 8 % a donc été revue à la hausse. Les plus fortes croissances seraient enregistrées dans le secteur des montres et des bijoux (+18 %), mais aussi des accessoires (+13 %). L'habillement devrait connaître aussi une progression de 8 % tandis que les secteurs des parfums cosmétiques et les arts de la table devraient croître de 3 % seulement. Néanmoins, en 2011 la croissance du secteur ne pourra pas rivaliser avec celle de 2010 qui affichait une croissance de 13%. Cette année-là, l’attentisme engendré par la crise financière a pris fin, générant un rebond spectaculaire de la consommation. Ainsi, la hausse de 2011 serait principalement nourrie par la croissance constante de la demande dans la région Asie-Pacifique : 25 % pour 2011. Les demandes américaines et européennes augmenteraient respectivement de 8 et 7 %.

Une croissance dopée par la consommation asiatique

Ce dynamisme s’explique en grande partie par l’effervescence qui règne en Asie et principalement en Chine. La grande Chine, réunissant la Chine, Hong Kong, Macao et Taïwan, devrait voir les ventes dans ce secteur croître de 29 % pour 2011. Les Chinois auraient dépensé plus de 35 milliards d'euros en produits de luxe soit 23,5 milliards en interne et entre 12 et 15 milliards en externe. D’ailleurs, les Chinois représenteraient 20 % de la consommation mondiale de produits de luxe. Le cabinet Bain & Company précise que ces chiffres ne vont nullement baisser en 2012 malgré l’action du gouvernement qui tente de contenir cet attrait pour le luxe en censurant les publicités. Le marché japonais pour sa part, devra se contenter d’une légère croissance de 2 % alors qu’une baisse était à craindre. Cette croissance résulte de la valeur du yen face à l'euro.

Les chiffres de quelques grands groupes de luxe

Au premier trimestre, le nº 1 mondial LVMH a vu ses ventes augmenter de 13 %, ce qui lui a permis de dépasser la barre des 10 milliards d'euros sur six mois. Et au troisième trimestre, elles ont grimpé de 17,6 %. PPR (Gucci, Balenciaga...) a réalisé les mêmes performances que son concurrent, tandis que le Sud-Africain Richemont a pour sa part enregistré une hausse de 29 % entre avril et août 2011. En raison de la frénésie des achats, chez Hermès, on est surtout préoccupé par une éventuelle rupture des stocks. L’enseigne a en effet enregistré une hausse de 21,5 % de son chiffre d’affaires au premier semestre 2011, due à une forte demande aux États-Unis, alors que Prada a vu ses résultats augmenter de 74 %. À noter que c’est la première fois que la Maison publie ses chiffres depuis son entrée en Bourse de Hong Kong en juin 2011.

La Rédaction