Emploi : les défaillances d'entreprise ont explosé de 24% depuis 2019



Mardi 15 Octobre 2024


Les défaillances d'entreprise explosent depuis une quinzaine d'année. Rattrapage d'après covid-19, l'étude de BCPE L'Observatoire, publiée le 11 octobre 2024 titre la sonnette d'alarme : 250 000 emplois sont menacés en 2024.



64 500 défaillances d'entreprise en 2024

Les chiffres sont sans appel : en 2024, près de 64 500 entreprises ont mis la clé sous la porte en France, un triste record de ces 15 dernières années. Selon l'étude de BPCE L’Observatoire, les défaillances ont augmenté de 24 % par rapport à 2019. Au total, ce ne sont pas moins de 250 000 emplois qui sont menacés par ces défaillances d'entreprises. Ce phénomène dépasse largement les effets de rattrapage attendus après la pandémie de Covid-19, où les mesures d’aides massives avaient temporairement freiné les faillites. Aujourd’hui, avec la fin du « quoi qu’il en coûte » et une conjoncture économique complexe, les entreprises, surtout les PME et ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire), peinent à maintenir leur activité.  


Les secteurs les plus touchés sont ceux du commerce, de la construction, du transport, et des services aux entreprises. Rien que dans le bâtiment, plus de 13 000 faillites ont été enregistrées en 2023, une explosion causée par la hausse des coûts des matériaux et des difficultés à trouver des financements. En parallèle, les petites entreprises (TPE et PME) sont les premières victimes de cette tendance, avec un taux de défaillances qui atteint 57 % de plus qu’en 2019 pour les entités de plus de 10 salariés. Le choc est particulièrement violent pour les entreprises qui avaient réussi à survivre grâce aux aides d’État, mais qui se retrouvent aujourd’hui sans trésorie. 

Les PME et ETI en première ligne face aux difficultés économiques

Pour les PME et les ETI, la situation est encore plus alarmante. BPCE L’Observatoire souligne que plus de 5 300 PME et ETI ont fait faillite depuis le début de l'année 2024 . Ces défaillances concernent surtout des entreprises ayant plus de trois ans d’existence. Les PME, souvent déjà fragilisées par des marges serrées, sont confrontées à des coûts de financement élevés, notamment à cause de la hausse des taux d’intérêt. Leurs perspectives de trésorerie se détériorent, et elles peinent à rembourser les prêts garantis par l’État (PGE), prêts contractés pendant la crise sanitaire.  


L’étude de BPCE rapporte par ailleurs que les faillites dans l’immobilier ont progressé de 20 % en 2023, preuve de l'enlisement de la crise immobilière. Cette hausse résulte directement de l’explosion des taux d’intérêt, qui pèse lourdement sur les projets de construction et les transactions immobilières. Pour les entreprises du transport, l’impact est tout aussi sévère avec une augmentation de 25 % des défaillances, en raison de la flambée des prix de l’énergie et des nouvelles régulations environnementales.  

Axelle Ker