Le rapport de force est clairement à l’avantage de la compagnie aérienne. Avant de signer Emirates demande plus de garanties à Airbus et ce dernier n’a pas tellement le choix. Il faut dire que la compagnie des Emirats Arabes Unis fait miroiter un contrat de 16 milliards de dollars sans s’être engagé catégoriquement. Elle demande au constructeur de s’engager sur la poursuite de son programme très gros porteur A380 avant de s’engager. Tim Clark, le président d’Emirates, a confié à la presse être « sûr que si nous nous rapprochons d'une nouvelle commande, le conseil d'administration d'Airbus prendra cet engagement. » « Le président d'Emirates a par ailleurs déclaré mardi que la compagnie avait la possibilité de commander de nouveaux 787 Dreamliner de Boeing selon les mêmes modalités obtenues lors du contrat annoncé dimanche. Emirates a passé commande pour 40 787-10 d'une valeur de 15,1 milliards de dollars au prix catalogue » précise le site spécialisé Boursier.com.
Dans ces conditions, on voit mal comment Airbus pourrait sortir par le haut de ce bras de fer. Symboliquement en tout cas, voir un client forcer un fournisseur à donner des garanties sur sa stratégie interne, l’épisode va faire date. « Airbus n'a pas voulu commenter l'affaire mais, il y a quelques semaines, son président, Tom Enders, avait fait des promesses publiques sur sa volonté de maintenir le programme A380 dans la durée. Même si les commandes battent de l'aile, Airbus pense encore pouvoir tenir jusqu'à un renouveau du marché chinois, c'est-à-dire jusqu'aux années 2025. Le groupe a encore 99 avions A380 à livrer. Cette année, il devrait en fournir une douzaine, comme l'an prochain. Si la situation ne s'améliore pas, il peut encore réduire la voilure à la fourniture de 8 appareils par an, de quoi tenir au moins huit ans. » analyse de son côté le quotidien économique Les Echos.