Des « coronabonds » pour contrer les populismes, dit Emmanuel Macron



Vendredi 17 Avril 2020


Emmanuel Macron a donné une interview au Financial Times dans laquelle il plaide pour les « coronabonds » qui doivent permettre de venir en aide aux pays européens frappés par la crise économique à venir. Avec pour argument, non économique mais politique, le risque des populismes.



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Maladroite rhétorique du président de la République dans le Financial Times. « Les populistes gagneront en Italie, en Espagne et peut-être en France si l'Union européenne ne parvient pas à se montrer solidaire à l'égard des pays du bloc les plus éprouvés par l'épidémie de coronavirus et à s'accorder sur la question des «coronabonds», estime Emmanuel Macron dans une interview au Financial Times publiée jeudi » nous rapporte Le Figaro .

Alors que la France veut militer pour l’instauration d’un plan de relance européen pour éviter les effets trop catastrophiques de la crise économique qui vient, le président français est sorti du champ économique pour revenir sur son argumentaire habituel de rempart contre le populisme. L’argument doit faire mouche auprès de l’Allemagne, des Pays-Bas ou de l’Autriche qui freinent des quatre fers contre un plan de relance qui est surtout destiné aux pays du sud de l’Europe. « Si on ne sait pas faire ça aujourd'hui, je vous le dis, les populistes gagneront aujourd'hui, demain, après-demain en Italie, en Espagne, peut-être en France et ailleurs(…) C'est évident parce qu'ils (les populistes-NDLR) diront : 'qu'est-ce que c'est que cette aventure que vous me proposez ?' Ces gens-là ne vous protègent pas quand vous avez une crise, ils ne vous protègent pas le lendemain, ils n'ont aucune solidarité avec vous' », a-t-il plaidé.

Cette vision encore très binaire de l’Europe, sans arguments rationnels et économiques pour convaincre l’ensemble des pays membres de l’Union européenne, confirme que la période politique qui suivra la fin du confinement conservera les mêmes oppositions politiques. Ce que l’on peut déplorer face à une crise économique de grande ampleur, qui mérite de comparer les palettes de solutions envisageables et le rôle éventuel de l’Union européenne. Mais surtout la position des pays les moins touchés.

Joseph Martin