Dégradation de la note souveraine d'Israël par Fitch



Mardi 13 Aout 2024


Le 13 août 2024, l'agence de notation Fitch a annoncé une baisse de la note de crédit d'Israël, la faisant passer de « A+ » à « A », avec une perspective négative. La raison ? Une inquiétude quant aux dépenses militaires d’Israël, la durée de la guerre mais aussi les répercussions de cette dernière sur le pays et son économie.



La guerre d’Israël contre Hamas durera-t-elle jusqu’en 2025 ?

Fitch a justifié cette dégradation par plusieurs facteurs clés liés au conflit en cours. Tout d'abord, la guerre, qui pourrait se prolonger jusqu'en 2025, selon les prévisions de Fitch, risque de s'étendre à d'autres fronts, exacerbant les tensions régionales et les incertitudes géopolitiques. Ce scénario, crédible en particulier sur le front iranien, rend plus difficile la gestion économique du pays, déjà confronté à une hausse des dépenses militaires et à des dommages importants aux infrastructures.

Fitch s'inquiète entre autres de la destruction d'infrastructures vitales et des perturbations durables qu'elle pourrait entraîner pour les activités économiques et les investissements. L'agence note également que ces perturbations pourraient entraîner une nouvelle dégradation de la note de crédit d'Israël si la situation ne s'améliore pas rapidement.

Les dépenses d’Israël vont exploser

Les répercussions économiques du conflit sont profondes. Fitch estime que le gouvernement israélien devra augmenter ses dépenses militaires de manière permanente, à hauteur de près de 1,5 % du PIB par rapport aux niveaux d'avant-guerre. L'agence a également exprimé ses préoccupations quant à l'impact sur le déficit budgétaire d'Israël, qui devrait atteindre 7,8 % du PIB, tandis que la dette publique dépasserait les 70 % du PIB.

Face à cette dégradation, le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a réagi en minimisant la décision de Fitch. Il a déclaré que cette baisse de note est une conséquence naturelle de la guerre en cours et des risques géopolitiques qui en découlent. Bezalel Smotrich a également assuré que le gouvernement adoptera un budget responsable qui continuera de soutenir les besoins de guerre tout en maintenant les cadres fiscaux. De plus, Yehali Rotenberg, le comptable général, a réaffirmé la résilience de l'économie israélienne, la qualifiant de "forte, innovante et diversifiée".

Paolo Garoscio