Dans l’arène du cloud computing, Google se pose en nouveau challenger



Mercredi 25 Avril 2012


Ébruitée en mars 2012, l’arrivée du service de stockage en ligne de Google est désormais concrétisée. Il s’agit là d’une entrée remarquée sur le marché très concurrentiel du cloud computing.



C’est officiel, Google offre, depuis le 24 avril 2012, 5 giga-octets de stockage en ligne à tous les internautes. Après cinq années de développement et de longs mois de rumeur, l’entrée du champion d’internet sur le terrain de la technologie cloud est désormais confirmée. Avec cette offre, Google souhaite se positionner sur un marché porteur que beaucoup désignent aujourd’hui comme l’avenir des services en ligne.
Le service cloud de Google est baptisé Drive. Il fonctionne par le biais d’un logiciel servant d’interface entre les utilisateurs et son espace de stockage distant. Le service Google Drive a été conçu et positionné avec beaucoup de minutie : dès son lancement en effet, il a été indifféremment opérationnel sous Windows et Mac OS mais aussi sur les téléphones portables équipés du système Android. Avec Drive, Google joue donc la carte de l’interopérabilité et ce lancement n’est qu’un début : il est aussi prévu que le service soit porté sur les mobiles Apple.

Drew Houston, co-fondateur de Dropbox, à la une de Forbes Magazine - Couverture du 7 Novembre 2007
Le souci de bien faire de Google est justifié. Bien qu’assez neuve, la technologie cloud constitue déjà un marché très concurrentiel. Historiquement, ce principe du stockage a été pensé en 2007 par Arash Ferdowsi et Drew Houston, deux étudiants du Massachusetts Institute of Technology. Tous les deux, ils ont donc fondé Dropbox et proposé la première offre de stockage distant en 2008. Avec Dropbox, Ferdowsi et Houston proposent 2 giga-octets d’espace de stockage en ligne gratuitement à quelque 50 millions ; l’augmentation de cet espace étant payante.

Sur le marché d’ores et déjà très concurrentiel du stockage en cloud computing, Dropbox a depuis déjà fait l’objet d’une offre de rachat de la part d’autre rival : Apple. En octobre 2011 en effet, la célèbre entreprise propose 800 millions de dollars à Drew Houston qui se retrouve alors en couverture de Forbes pour avoir refusé. Cela n’a pas empêché Apple de concevoir elle-même son propre service de stockage distant et de présenter iCloud quelques semaines plus tard. Le service d’Apple propose, comme celui de Google, 5 giga-octets de stockage gratuit et la possibilité de payer pour augmenter cette capacité de 10 gigas en 10 gigas.

Le dernier mastodonte du marché du stockage distant est sans surprise Microsoft. La technologie cloud est résolument trop stratégique pour être ignorée par cet éditeur historique de logiciels qui s’est donc positionné très tôt sur le marché. Windows Live Skydrive, son offre de stockage en cloud computing, se distingue de la concurrence en mettant à disposition de ses utilisateurs pas moins de 25 giga-octets gratuitement. C’est cinq fois plus que l’offre de Google et d’Apple, 12 fois plus que celle de Dropbox.

On le voit ici clairement, le marché du stockage distant prend des allures de champs de bataille. Startup innovante, Dropbox affronte aujourd’hui des challengers qui n’hésitent pas à mettre les moyens pour sortir leurs concurrents hors du terrain. Cette compétition acérée a encore gagné en intensité au mois d’avril 2012, avec l’arrivée de Google Drive. Gratuité, prix, interopérabilité, ergonomie, tous les arguments sont désormais exploités par les concurrents de ce marché pour faire valoir la supériorité de leur offre auprès des utilisateurs potentiels. L’arrivée de Google Drive ne fait donc qu’approfondir une tendance que Skydrive et iCloud matérialisaient déjà. Par ailleurs aujourd’hui, ces quatre concurrents offrent à seuls un peu moins d’une quarantaine de giga-octets cumulés de stockage en ligne gratuit à chaque internaute. Ayant répondu au comment du stockage des données, on peut désormais penser que la réponse à la question du quoi sera à l’avenir facteur crucial de différenciation entre ces éditeurs de solution de stockage.

Arthur Fournier