Crise du Covid-19 : la valeur des participations de l’État chute de 22,8 milliards d’euros



Jeudi 15 Octobre 2020


Le rapport annuel de l’Agence des participations de l’État (APE) au parlement montre que les parts détenus par l’État ont fondu à cause de la crise du Covid-19. Passant de 75,1 milliards d’euros à 52,3 milliards en juin, la situation s’est améliorée depuis.



Creative Commons - Pixabay
La tendance de la bourse limite la casse. L’État actionnaire a perdu gros avec la crise du Covid-19. « La crise sanitaire, doublée d’une dépression économique, lui a fait perdre 30 % de son portefeuille de 11 entreprises cotées (sur 85), indique le rapport annuel (juin 2019-juin 2020) de l’Agence des participations de l’Etat (APE), transmis, il y a quelques jours, au Parlement. De 75,1 milliards d’euros, sa valeur est tombée à 52,3 milliards, fin juin. Depuis, cette perte a été ramenée à – 22 %, indique Martin Vial, le directeur général de l’APE. L’agence n’avait jamais constaté une telle dégradation depuis sa création, en 2004 » résume Le Monde .

En allant au-delà de la crise actuelle, les participations de l’Etat ne sont pas de bonnes affaires financières. Entre 2017 et 2020, le rendement moyen est de +1,6%, ce qui est moins bon que la moyenne du CAC 40 qui est à +7,6%. Rien de surprenant cependant puisque la logique de l’actionnariat public n’est pas celle des rendements. « Cette sous-performance s’explique par la surpondération des secteurs en difficulté dans le portefeuille de l’Etat : l’énergie (EDF, Engie, Orano…), l’industrie aéronautique et de défense (Airbus, Safran, Thales) et les transports (Air France-KLM, Groupe ADP…). Sur l’exercice 2019, l’Etat n’a perçu que 2,3 milliards d’euros de dividendes, dont 1,7 milliard en numéraire et le solde en actions (surtout d’EDF) » explique le quotidien français.

Mais en parcourant les grandes lignes du rapport, on voit surtout que les derniers mois rendent tout à fait anachronique la volonté de cession qui s’exprimaient ces dernières années, surtout dans le cadre de la loi Pacte. « Le ministre de l’économie, des finances et de la relance, Bruno Le Maire, défend certes la nécessité de concentrer la présence de l’Etat dans les « entreprises stratégiques » de la défense, du nucléaire et des transports ; les autres actifs (automobile, télécoms, énergie…) ont vocation à sortir du périmètre de l’APE ; Engie et Groupe ADP restent privatisables. Mais M. Le Maire constate que « les conditions économiques ne sont pas réunies », en raison des incertitudes boursières et de la récession. Le gouvernement ne cédera plus rien avant la fin du quinquennat » ajoute Le Monde.

Joseph Martin