Boeing : chômage technique massif face à la grève historique



Jeudi 19 Septembre 2024


Boeing fait face à l'une des plus grandes grèves de son histoire depuis le 13 septembre 2024. En vue de limiter, autant que faire se peut, son impact économique, l'avionneur américain a décidé de lancer un vaste plan de mise en chômage technique pour des milliers de ses employés.



Boeing face à une grève historique

Boeing est confronté à une situation sans précédent dans son histoire. Depuis le 13 septembre 2024, près de 33 000 employés de ses usines situées dans le nord-ouest des États-Unis sont en grève. Ce mouvement social, voté à 96 % par les membres du syndicat des machinistes (IAM-District 751), paralyse la production des modèles phares de l’avionneur, notamment le 737 MAX et le 777. Les revendications des salariés portent principalement sur des augmentations salariales et des améliorations des conditions de retraite, points sur lesquels Boeing et les syndicats n’ont pas encore trouvé d’accord. Cette grève, qualifiée d’historique par les experts du secteur aéronautique, représente un véritable défi pour l’entreprise.
 
Après avoir enregistré des pertes de 25 milliards de dollars en une quinzaine d'années, cette grève arrive au pire moment pour l'avionneur. Selon les estimations, un mois de grève pourrait lui coûter jusqu’à 1 500 milliards de dollars. L’impact sur la production et les délais de livraison pourrait également avoir des répercussions à long terme, non seulement pour l’entreprise, mais aussi pour l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement de l’industrie aéronautique. Pour Boeing, l'enjeu est de taille : éviter de perdre des parts de marché au profit de son concurrent Airbus et préserver sa réputation auprès de ses clients.  

Le chômage technique partiel pour contenir l'impact économique

Face à cette grève sans précédent, Boeing a pris des mesures drastiques pour limiter les pertes financières. L’avionneur a annoncé un plan de chômage technique partiel, qui affectera plusieurs dizaines de milliers d’employés aux États-Unis, dont des cadres. Le directeur général de Boeing, Kelly Ortberg, a précisé que les salariés concernés seraient placés en chômage technique une semaine toutes les quatre semaines, le but de cette mesure étant de maintenir une certaine continuité dans les opérations tout en réduisant les coûts salariaux.

En plus de cette mesure, Boeing a mis un coût d'arrêt à toutes les embauches qui s'accompagnent d'un contrôle strict des dépenses. Kelly Ortberg et les autres dirigeants ont également décidé de réduire temporairement leurs propres rémunérations, une décision qui vise à démontrer l’engagement de la direction dans cette période de crise. « Il est crucial de prendre des mesures difficiles pour préserver notre trésorerie et assurer que Boeing pourra se rétablir avec succès après cette grève », a déclaré Kelly Ortberg.  

Axelle Ker