Bilan et perspectives pour les Chaînes Hôtelières Françaises



Lundi 1 Février 2010


KPMG présente le bilan annuel de l’activité des Chaines Hôtelières Françaises et leurs perspectives pour 2010-2011. Cette étude repose sur un baromètre mensuel KPMG basé sur un panel d'environ 196 000 chambres d'hôtellerie de chaînes en France (soit plus de 32% des chambres d'hôtellerie de chaîne recensées en 2009 par l'INSEE et la Direction du Tourisme). (KPMG)



Trois items sont analysés :
• Les taux moyen d’occupation
• Le prix moyen
• Le revenu par chambre disponible (RevPAR)


Taux moyen d’occupation

• Bilan de l’année 2009

La tendance baissière amorcée fin 2008 s’est confirmée en 2009. Cette chute généralisée des taux d’occupation concerne l’ensemble des segments hôteliers, ce qui est exceptionnel au regard de l’historique des cycles hôteliers. La catégorie 0*/1* a également subit la crise économique et financière.

La rupture est plus flagrante sur les segments moyen et haut de gamme, et concerne l’ensemble du marché français.

La chute des taux d’occupation s’est amplifiée dès le mois de janvier, et ce jusqu’en juin 2009, sous l’effet de la crise économique mondiale : moins de déplacement affaires/séminaires, restriction des dépenses...

La saison estivale avait pourtant offert un bilan plutôt rassurant car les départs en vacances des Français, bien que tardifs, ont en partie compensé la baisse de fréquentation des clientèles étrangères. Toutefois, le second semestre n’a fait que confirmer le recul des taux du fait des résultats mitigés enregistrés entre septembre et novembre.

En cumul, les taux d’occupation 2009 se situent à un niveau inférieur de 4,4 points en moyenne (toutes catégories confondues) par rapport à 2008 et varient, selon les catégories, de 59,9% à 66,4%.

Pour le mois de décembre 2009, le taux d’occupation, toutes catégories confondues, est de 55,0%, soit 3 points de moins par rapport à décembre 2008. Les taux d’occupation s’échelonnent entre 51,3% et 60,6% selon les catégories et sont globalement à la baisse, excepté un léger mieux pour la catégorie 4 étoiles (+ 0,1 pt).

Globalement, tous les segments sont touchés, avec des baisses variant de – 3,7 à – 5,3 points. Toutefois, la chute du taux d’occupation est plus forte à mesure que l’on monte en gamme ; ainsi, l’hôtellerie 4 étoiles connaît les plus forts reculs (- 5.3 points, cumul à fin décembre 2009).

• Perspectives 2010 - 2011

L’activité hôtelière devrait reprendre à moyen terme, soit au cours du deuxième trimestre 2010. Mais, cette reprise sera contrastée selon les catégories, les clients « affaires » hôteliers privilégiant avant tout des catégories économique 2* et moyen de gamme 3*.

La saison hivernale devrait enregistrer de bons résultats d’activité, au regard de l’enneigement des stations et du désir des clientèles de voyager sur des destinations qui sont des « valeurs sures » en termes de loisirs, et proches géographiquement.

Le prix moyen

• Bilan de l’année 2009

Le cumul des prix moyens à fin 2009 offre des résultats très contrastés, alors que le marché tend vers une réduction des écarts de prix. Ainsi, le segment haut de gamme affiche une baisse globale des prix moyens, alors que pour les établissements 0, 1 et 2 étoiles, les prix moyens sont à la hausse ou en stagnation par rapport à 2008.

La catégorie 4 étoiles présente un prix moyen de 169,6 € HT, en chute de 11,4%. Le prix moyen en catégorie 3 étoiles est de 95,2 € HT, soit une baisse de 1,8% sur l’ensemble de l’année 2009.

Les établissements 2 étoiles affichent un prix moyen de 65.0€ HT, en hausse de 3,5%, et le prix moyen en catégorie 0/1 étoile est de 39,3 € HT, soit +5.4%. L’augmentation du prix moyen a partiellement compensé le recul du taux d’occupation en termes de chiffre d’affaires. Ces catégories devraient enregistrer de bons niveaux de ratios de gestion en raison de l’optimisation de certaines charges qui ont pu être adaptées selon l’activité : réduction mécanique des charges variables en matière de sous-traitance…

• Perspectives 2010 - 2011

Les niveaux de prix moyens ne progresseront pas fortement au cours de cette année 2010, en raison d’une compétitivité tarifaire toujours présente dans les catégories 3*, 4* et 5* dorénavant.

Les catégories économiques, dont certaines enseignes poursuivent leurs phases de rénovation, devraient enregistrer une progression usuelle de leur niveau de prix moyen, soit de l’ordre de 2 à 3%.

Le revenu par chambre disponible (RevPAR)

• Bilan de l’année 2009

Les RevPAR, en cumul à fin décembre 2009, restent très contrastés et s’échelonnent entre
26,1 € HT en super-économique, et 110,0 € HT en 4*.

L’hôtellerie super-économique s’en sort mieux, avec un maintien du RevPAR pour la catégorie 0/1 étoile par rapport à 2008, en raison de l’ajustement à la hausse du prix moyen, suite à la rénovation de certaines enseignes, telle que F1.

Comme pour les taux d’occupation, la chute du RevPAR est plus forte dans les gammes supérieures. Le RevPAR perd 3,9% en catégorie 2 étoiles, 8,8% en 3 étoiles et 18,0% en catégorie 4 étoiles. Le repli d’activité généralisé a impacté fortement les niveaux d’occupation, mais également les prix moyens qui ont fait l’objet de négociations plus ardues par les entreprises, les individuels tourisme ou les canaux de distribution (sites internet, agences de voyages…).

• Perspectives 2010 - 2011

La baisse globale des prix moyens, associée à la chute des taux d’occupation, provoque une baisse mécanique du RevPAR. Cette tendance baissière devrait se lisser en 2010, en raison du réajustement de certaines politiques tarifaires par rapport à 2009.

Perspectives générales 2010 – 2011

Nous devrions assister à la reconquête progressive des parts de marché de clientèles qui, néanmoins, continueront d’orienter leurs choix de sélection de séminaires, de séjours, de loisirs… en concordance avec leurs budgets et leurs souhaits de ne pas dépenser exagérément.

Ce phénomène pourrait même être durable à court terme (2011), tant les consommateurs ont été marqués par cette période de crise.

A moyen terme, nous pouvons d’ores et déjà parler d’impacts induits favorables en lien avec la tenue des JO de Londres 2012, qui devraient générer un surcroît de clientèles qualitatives (d’origine étrangère, avec des budgets plus élevés) sur la destination France, et plus particulièrement sur Paris-Ile-de-France et l’arc méditerranéen.

Cet événement contribuera au rebond potentiel de l’hôtellerie française, sous réserve que l’économie européenne confirme sa reprise.

2010 devrait, en termes de performances commerciales, être quasi équivalente à 2009, avec des différences de résultats par catégorie assez marquées :
- l’hôtellerie économique verra progressivement ses résultats s’améliorer à court terme,
- l’hôtellerie haut de gamme 4* et 5* fera face à une période de « stagnation » de son activité, que ce soit en termes d’occupation, de prix moyen ou de résultats.

Baromètre disponible ici

+ dinfos: www.kpmg.fr

Photo: flickr - cc - chodaboy

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