Automobile : délocalisation, le gouvernement italien veut sanctionner Stellantis



Mardi 16 Juillet 2024


Après avoir délocalisé la production de plusieurs modèles de ses différentes marques, et selon les informations du quotidien Il Sole 24 Ore, le groupe automobile Stellantis pourrait voir deux de ses marques être saisies par le gouvernement italien.



Stellantis dans le viseur du gouvernement italien

Le gouvernement italien voit d'un très mauvais œil le fait que son géant de l'industrie automobile, Stellantis, délocalise la production de certains de ses modèles. Parmi eux figure notamment l'emblématique Fiat Panda qui était fabriqué dans l'usine historique de Turin, mais le sera, à partir de cette année 2024, en Serbie. Le gouvernement ne reproche pas à Stellantis de chercher à réduire ses coûts, mais de le faire au détriment de l'industrie italienne tout en souhaitant conserver l'image qualitative qu'elle projette. L'exécutif a d'ailleurs forcé le groupe à renommer le SUV de sa marque Alfa Romeo, de même pour la Fiat Topolino qui continue d'arborer un drapeau italien, alors que cette dernière est produite au Maroc.

Ainsi, selon les informations du quotidien italien Il Sole 24 Ore, relayées par l'agence Reuters, le gouvernement italien aurait préparé une loi en décembre 2023 qui lui permettrait de nationaliser les marques de Stellantis qui sont restées inactives pendant au moins cinq ans. Deux marques figurent dans cette liste : Innocenti et Autobianchi, toutes deux inactives depuis les années 1990. Innocenti a été rendue célèbre pour ses petites citadines comme la Mini dessinée par Bertone, tandis qu'Autobianchi est surtout connue pour son A112. Le gouvernement envisage de les ressusciter sous un nouveau drapeau, celui des constructeurs chinois. En échange, ces derniers devront créer des usines en Italie, visant ainsi un million de véhicules produits par an.

Revendre pour relancer l'industrie locale

En plus de lancer un avertissement à Stellantis, le gouvernement italien veut ressusciter ces deux marques qui ont autrefois fait la fierté de l'industrie automobile italienne.

Pour ce faire, l'exécutif italien envisage de revendre Innocenti et Autobianchi au plus offrant, ce qui n'exclurait pas les constructeurs chinois, à condition néanmoins que ces derniers s'engagent à créer des usines sur le sol italien. L'objectif du gouvernement italien est ambitieux : il vise à ce qu'un million de véhicules soient produits par an.

Axelle Ker