Abus de CDD et de licenciements, Le Maire pas contre le principe des pénalités



Lundi 25 Juin 2018


Bruno Le Maire a fait plusieurs déclarations dans le sens du contrôle et d’éventuelles sanctions contre les entreprises qui abusent des CDD et des licenciements. Des positions peu engageants qui sont des rebonds sur les déclarations de l’économiste Jean Tirole interrogé par le Journal du Dimanche.



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Ce ne sont pas des annonces de réformes ou de calendrier législatif mais des déclarations lors d’une interview. Mais tout de même, les prises de position de Bruno Le Maire, ministre de l’Economie dimanche lorsqu’il était invité par le Grand Jury RTL-Le Figaro LCI ne sont pas neutres. Interrogé sur la proposition de l’économiste Jean Tirol dans le JDD sur la pénalisation des entreprises qui abusent du CDD, le ministre ne s’est pas opposé au principe. « C'est une bonne chose de faire en sorte que les entreprises n'abusent pas des contrats courts et que celles qui licencient soient obligées de verser une indemnité de licenciement et quand elles abusent, qu'elles soient pénalisées » a-t-il commencé par dire. Puis il s’est fait plus modéré en parlant de « réserve importante ». Selon lui, « il faut veiller aux intérêts des plus petites entreprises qui sont souvent celles qui sont obligées d'embaucher le plus par contrats courts et qui sont aussi celles qui créent le plus d'emplois. »

« Selon les derniers chiffres publiés par l'Agence centrale des organismes de Sécurité sociale, les embauches de moins d'un mois ont continué de progresser au premier trimestre de cette année. Elles atteignent le nombre de 4,4 millions, soit une hausse de 0,4% sur trois mois. Si 87% de salariés en poste sont en CDI, les CDD et l'intérim représentent plus de 90% des embauches. Enfin, un récent arrêt de la Cour de cassation qui a assoupli la jurisprudence relative aux conditions d'utilisation des CDD de remplacement devrait inciter les entreprises à continuer d'embaucher en CDD pour pallier des absences et faire grincer des dents les salariés » contextualise Le Figaro. Difficile pour un ministre en exercice de se déclarer contre le principe d’une sanction en réponse à un abus. Reste à savoir où a barre est fixée pour parler d’abus.

Guillaume Mailloux