Un accident dramatique
A 7h30 du matin, le jeudi 5 mars 2020, le TGV 2350 au départ de Colmar et en direction de Paris, déraille près du village de Ingenheim, dans le Bas Rhin. La motrice ainsi que les 4 premiers wagons sortent des rails alors que le train circulait à une vitesse de 270 km/h. Le conducteur déclenche le freinage d’urgence pour sécuriser les voyageurs. Le train transporte à son bord 348 passagers.
A bord du TGV, 22 blessés sont recensés. 4 sont dans un état qui nécessite une hospitalisation, notamment le conducteur. Ce dernier est très grièvement blessé pour cause d’un enfoncement du thorax et son état requiert qu’il soit héliporté d’urgence à l’hôpital de Strasbourg. La SNCF nous informe par la suite que son pronostic vital n’est pas engagé. Le chef de bord a également subi un traumatisme dorsal. Les 18 autres blessés ont majoritairement des blessures légères ou ont subi des chocs psychologiques.
Par ailleurs, tous les passagers devront passer par une cellule psychologique.
Les secours se sont immédiatement rendus sur le lieu de l’accident afin de porter assistance aux victimes. Une centaine de sapeurs-pompiers et tout autant de gendarmes ont été mobilisés, ainsi que le SAMU et 37 engins. Le maire d’Ingenheim a ouvert la salle des fêtes de la ville afin d’accueillir les passagers du TGV.
A 9h55, la préfecture a activé également le plan nombreuses victimes (NOVI). Le parquet de Strasbourg a ouvert une enquête pour blessures involontaires. La ministre des transports, Elisabeth Borne, a demandé une enquête du bureau enquête accident (BEA).
La SNCF mobilisée
Jusque 10h20, les agents de la SNCF se sont déplacés à travers les rames pour aller à la rencontre des passagers toujours bloqués dans le TGV. A 11 heures, des bus mobilisés par la SNCF sont arrivés sur place pour évacuer les passagers de la zone de l’accident.
Il faut attendre 11h30 pour que Stéphanie Dommange, directrice régionale de la SNCF, fasse une première communication. Elle insiste sur le fait que l’accident est très probablement dû à un glissement de train, qui a provoqué un déplacement de la voie. Les voies, et particulièrement les lignes à grande vitesse, sont contrôlées très régulièrement et conçues pour résister à la pluie.
A 14 heures, le président de la société de chemins de fer, Jean-Pierre Farandou, présent sur les lieux, donne une conférence de presse. Il rassure sur l’état du conducteur, dont le pronostic vital n’est pas engagé, ainsi que sur l’état de santé des autres victimes. Il insiste particulièrement sur la mission première de la SNCF qui est d’assurer la sécurité des circulations. Concernant la cause de l’accident, il souligne le fait que le talus était « relativement récent et bien surveillé ». Une enquête interne est également en cours.
Au vu des diverses déclarations et de l’enquête, l’accident a été causé par un glissement de terrain près d’Ingenheim. Le talus s’est fissuré par le haut et la terre a glissé sur une soixantaine de mètres avant d’atteindre la voie. Le matin même, 5 autres trains étaient déjà passés sur cette même voie sans qu’il n’y ait eu aucun problème. Le sixième train a malheureusement heurté le talus, qui était surveillé par la SNCF. Selon la CFDT Cheminot et Sud Rail, il se pourrait que le glissement de terrain soit dû aux importantes précipitations qui ont eu lieu précédemment dans la région.
Ce talus faisait l’objet d’une surveillance renforcée. La dernière inspection approfondie a eu lieu en 2018. La dernière observation a eu lieu le 8 février 2020 lors d’une tournée de surveillance à pied.
Dès 8h57, la SNCF a tout mis en œuvre afin de ne pas interrompre le trafic. Les TGV suivants ont donc été déviés afin d’emprunter une voie secondaire. La ligne continuera de fonctionner donc, mais des retards, inférieurs à une heure, seront à prévoir. Il faudra néanmoins attendre quelques jours pour avoir une reconstruction totale de la ligne ferroviaire.
Ce n’est pas la première fois que la SNCF est confrontée à ce genre d’accident sur cette ligne entre Colmar et Paris. En effet, cet accident rappelle fortement le drame d’Eckwersheim survenu en 2015. A cette époque, lors du dernier essai sur la ligne à grande vitesse Strasbourg – Paris, le TGV avait déraillé. Cet accident avait causé la mort de 11 personnes, sachant que le train ne comportait que 53 personnes à son bord.
Comment la SNCF a géré cette crise du jeudi 5 mars ?
La SNCF a tout d’abord eu une action rapide ciblée sur le sauvetage et l’accompagnement des victimes. Par ailleurs, la société a également eu une bonne communication tant interne qu’externe. Consciente des enjeux qu’une nouvelle affaire de la sorte aurait pu avoir sur son image, l’entreprise a agi de manière rapide et efficace. Sa première action a été de s’assurer que tous les passagers, particulièrement les victimes, étaient pris en charge et que leur état de vie de n’était pas en danger.
Le message qu’elle a cherché à faire passer est un message rassurant. Cet accident a été causé par des circonstances qui lui sont totalement extérieures et sur lesquelles elle effectuait un contrôle régulier. Les contrôles de sécurité sur cette ligne ont été effectués dans les conditions requises par la loi et le talus était sous contrôle. La communication de la SNCF sur cette affaire semble donc être réussie.
Néanmoins, comme le déclarait Jean-Pierre Farangou, la SNCF avait connaissance de ce talus et le surveillait de près. Aussi, pourquoi ne pas avoir pris de dispositions préventives en amont, par exemple en consolidant le talus ou en mettant des dispositifs en place pour empêcher un glissement de terrain, afin d’éviter un accident de ce genre ?
A 7h30 du matin, le jeudi 5 mars 2020, le TGV 2350 au départ de Colmar et en direction de Paris, déraille près du village de Ingenheim, dans le Bas Rhin. La motrice ainsi que les 4 premiers wagons sortent des rails alors que le train circulait à une vitesse de 270 km/h. Le conducteur déclenche le freinage d’urgence pour sécuriser les voyageurs. Le train transporte à son bord 348 passagers.
A bord du TGV, 22 blessés sont recensés. 4 sont dans un état qui nécessite une hospitalisation, notamment le conducteur. Ce dernier est très grièvement blessé pour cause d’un enfoncement du thorax et son état requiert qu’il soit héliporté d’urgence à l’hôpital de Strasbourg. La SNCF nous informe par la suite que son pronostic vital n’est pas engagé. Le chef de bord a également subi un traumatisme dorsal. Les 18 autres blessés ont majoritairement des blessures légères ou ont subi des chocs psychologiques.
Par ailleurs, tous les passagers devront passer par une cellule psychologique.
Les secours se sont immédiatement rendus sur le lieu de l’accident afin de porter assistance aux victimes. Une centaine de sapeurs-pompiers et tout autant de gendarmes ont été mobilisés, ainsi que le SAMU et 37 engins. Le maire d’Ingenheim a ouvert la salle des fêtes de la ville afin d’accueillir les passagers du TGV.
A 9h55, la préfecture a activé également le plan nombreuses victimes (NOVI). Le parquet de Strasbourg a ouvert une enquête pour blessures involontaires. La ministre des transports, Elisabeth Borne, a demandé une enquête du bureau enquête accident (BEA).
La SNCF mobilisée
Jusque 10h20, les agents de la SNCF se sont déplacés à travers les rames pour aller à la rencontre des passagers toujours bloqués dans le TGV. A 11 heures, des bus mobilisés par la SNCF sont arrivés sur place pour évacuer les passagers de la zone de l’accident.
Il faut attendre 11h30 pour que Stéphanie Dommange, directrice régionale de la SNCF, fasse une première communication. Elle insiste sur le fait que l’accident est très probablement dû à un glissement de train, qui a provoqué un déplacement de la voie. Les voies, et particulièrement les lignes à grande vitesse, sont contrôlées très régulièrement et conçues pour résister à la pluie.
A 14 heures, le président de la société de chemins de fer, Jean-Pierre Farandou, présent sur les lieux, donne une conférence de presse. Il rassure sur l’état du conducteur, dont le pronostic vital n’est pas engagé, ainsi que sur l’état de santé des autres victimes. Il insiste particulièrement sur la mission première de la SNCF qui est d’assurer la sécurité des circulations. Concernant la cause de l’accident, il souligne le fait que le talus était « relativement récent et bien surveillé ». Une enquête interne est également en cours.
Au vu des diverses déclarations et de l’enquête, l’accident a été causé par un glissement de terrain près d’Ingenheim. Le talus s’est fissuré par le haut et la terre a glissé sur une soixantaine de mètres avant d’atteindre la voie. Le matin même, 5 autres trains étaient déjà passés sur cette même voie sans qu’il n’y ait eu aucun problème. Le sixième train a malheureusement heurté le talus, qui était surveillé par la SNCF. Selon la CFDT Cheminot et Sud Rail, il se pourrait que le glissement de terrain soit dû aux importantes précipitations qui ont eu lieu précédemment dans la région.
Ce talus faisait l’objet d’une surveillance renforcée. La dernière inspection approfondie a eu lieu en 2018. La dernière observation a eu lieu le 8 février 2020 lors d’une tournée de surveillance à pied.
Dès 8h57, la SNCF a tout mis en œuvre afin de ne pas interrompre le trafic. Les TGV suivants ont donc été déviés afin d’emprunter une voie secondaire. La ligne continuera de fonctionner donc, mais des retards, inférieurs à une heure, seront à prévoir. Il faudra néanmoins attendre quelques jours pour avoir une reconstruction totale de la ligne ferroviaire.
Ce n’est pas la première fois que la SNCF est confrontée à ce genre d’accident sur cette ligne entre Colmar et Paris. En effet, cet accident rappelle fortement le drame d’Eckwersheim survenu en 2015. A cette époque, lors du dernier essai sur la ligne à grande vitesse Strasbourg – Paris, le TGV avait déraillé. Cet accident avait causé la mort de 11 personnes, sachant que le train ne comportait que 53 personnes à son bord.
Comment la SNCF a géré cette crise du jeudi 5 mars ?
La SNCF a tout d’abord eu une action rapide ciblée sur le sauvetage et l’accompagnement des victimes. Par ailleurs, la société a également eu une bonne communication tant interne qu’externe. Consciente des enjeux qu’une nouvelle affaire de la sorte aurait pu avoir sur son image, l’entreprise a agi de manière rapide et efficace. Sa première action a été de s’assurer que tous les passagers, particulièrement les victimes, étaient pris en charge et que leur état de vie de n’était pas en danger.
Le message qu’elle a cherché à faire passer est un message rassurant. Cet accident a été causé par des circonstances qui lui sont totalement extérieures et sur lesquelles elle effectuait un contrôle régulier. Les contrôles de sécurité sur cette ligne ont été effectués dans les conditions requises par la loi et le talus était sous contrôle. La communication de la SNCF sur cette affaire semble donc être réussie.
Néanmoins, comme le déclarait Jean-Pierre Farangou, la SNCF avait connaissance de ce talus et le surveillait de près. Aussi, pourquoi ne pas avoir pris de dispositions préventives en amont, par exemple en consolidant le talus ou en mettant des dispositifs en place pour empêcher un glissement de terrain, afin d’éviter un accident de ce genre ?